Depuis le début du mois de mai, à Six-Fours, un arrêté municipal interdit l’ouverture des épiceries de nuit entre 22h et 6h du matin, jusqu’au 15 septembre. Idem pour les snacks qui, eux, sont désormais priés de baisser le rideau à 23h.
Jean-Sébastien Vialatte et son adjoint en charge de la sécurité ont accompagné cette décision d’une courte vidéo sur les réseaux de la Ville, dans laquelle le maire rappelle au passage qu’à Six-Fours, la vente d’alcool est prohibée à partir de 20h30(quand le préfet édicte 22h), et ce depuis belle lurette. « À partir de cette heure-là, les rayons en question doivent être couverts et inaccessibles aux clients », ajoute Thierry Mas-Saint-Guiral. Le cabinet du maire complète que cet arrêté vise avant tout à « préserver la tranquillité durant la saison estivale ». Et qu’il n’est pas exclu de le reconduire à compter du 16 septembre.
Tous dans le même panier?
Est-ce parce que certains commerces n’ont pas respecté les règles que cet arrêté est tombé? Une récente opération de contrôle de police, dans divers commerces nocturnes de la commune, a notamment permis de surprendre une épicerie en train de vendre de l’alcool à une heure indue. Et, d’après la mairie, d’autres infractions seraient « régulièrement relevées »: « vente de produits périmés et de produits interdits dans l’Union européenne, travail dissimulé »… Et « certains établissements génèrent des nuisances avec la présence de deux-roues ».
« Mais est-ce une raison pour mettre tout le monde dans le même panier? », s’insurge l’un des cogérants de l’Epicerie du littoral, sur l’avenue du Maréchal-Juin. Une « punition injuste » pour ce commerçant, qui se targue de proposer un « service de proximité de qualité, où tout le monde est bienvenu ». « Certains disent que sans la vente d’alcool, on ne marcherait pas, mais c’est faux. Nous, nous proposons plus de 800 articles dans notre épicerie, dont beaucoup qu’on ne trouve pas ailleurs. Et on n’a aucun problème avec le voisinage parce qu’on veille à ce qu’il n’y ait pas d’attroupement sur le parking. On dépanne énormément de gens, on rend véritablement service. On ne fait pas du blanchiment d’argent, on veut juste travailler. »
L’arrêté attaqué
Il poursuit: « Et puis, on a choisi d’investir dans notre ville, on investit dans notre commerce: on vient d’ailleurs de changer l’enseigne qui nous a coûté un bras, on a racheté le local à côté dans le but de s’agrandir… et on se prend cette fermeture alors qu’on n’a rien à se reprocher! Sincèrement, je suis pour le respect des règles, mais pas pour l’injustice », résume celui qui, avec son associé, a donc adapté les horaires du magasin. De 16h à 4h du matin, ils sont passés de 12h à 22h. « Mais c’est bien moins rentable », déplore-t-il encore, avant de noter qu’ »en plus, dans sa vidéo, le maire déclare qu’il n’y a quasiment pas de problèmes dans sa ville… C’est incompréhensible. Les gens iront à La Seyne, c’est tout. »
L’Épicerie du littoral a lancé une pétition (sur « mesopinions.com ») appelant au soutien de ses clients. Et ses gérants prévoient même d’attaquer l’arrêté municipal en justice.