Il a dirigé le Crous Grenoble-Alpes entre 2013 et 2018. Aujourd’hui en poste à Bordeaux, le directeur général du Crous est visé par une enquête administrative de l’Inspection générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche (IGÉSR), à la suite de plusieurs signalements de harcèlement et d’agressions sexuelles. Selon une source proche du dossier contactée par l’AFP, sept femmes au total ont témoigné à ce jour : quatre à Bordeaux et trois à Grenoble.
Une enquête administrative ouverte en février
À Bordeaux, une femme évoque une relation imposée, « des caresses dans le bas du dos et au niveau des fesses », et plusieurs « tentatives de baisers forcés » lors d’une soirée. Elle décrit également des années de flirt insistant, ponctuées d’invitations nocturnes, avant de déposer un signalement auprès de la cellule VSS (violences sexistes et sexuelles) du Crous en 2023, qui, selon ses dires, avait alors déjà reçu « au moins cinq ou six signalements » similaires. Aucune procédure formelle n’a pourtant été déclenchée à l’époque et le directeur aurait uniquement été « recadré » par sa hiérarchie, indique la même source. Ce n’est qu’en décembre dernier, après une nouvelle alerte, qu’une enquête a été lancée par l’IGÉSR.
La plaignante, entendue à deux reprises, salue le sérieux de l’enquête en cours, tout en pointant une réaction tardive de l’administration : « Cette lenteur ne va pas dans le sens de la reconnaissance des victimes. »
Sollicité par l’AFP, le directeur général conteste formellement les accusations : « C’est avec la plus grande stupéfaction que j’apprends l’existence supposée d’une enquête interne à mon encontre pour des faits d’agressions sexuelles. À ce jour, il ne m’a pas été notifié l’existence d’une enquête portant sur de tels faits. » Le ministère de l’Enseignement supérieur indique, pour sa part, que le responsable est toujours en poste et qu’aucune mesure conservatoire n’a été prise pour l’instant, en attendant les conclusions de l’enquête administrative attendues en juin.