C’était la première fusillade de l’année. Le 5 janvier, en pleine journée, trois personnes encagoulées et vêtues de tenues sombres avaient tiré sur un groupe de revendeurs de drogue nouvellement installé dans le quartier de Villejean, à Rennes (Ille-et-Vilaine). Ils avaient pris la fuite à pied. Quelques jours plus tard, le samedi 11 janvier, une nouvelle fusillade à coups de fusil-mitrailleur avait eu lieu tout près de là. Deux hommes avaient été blessés, dont l’un très grièvement. Six hommes soupçonnés d’être impliqués dans ces règlements de compte ont été incarcérés, a annoncé le procureur de la République Frédéric Teillet.
Les six hommes sont âgés de 17 à 26 ans. « Aucun ne reconnaît sa participation aux faits sauf l’un d’entre eux, qui admet avoir récupéré les tireurs » lors d’une des fusillades et « avoir participé au trafic de stupéfiants », précise le procureur. Certains d’entre eux ne sont pas connus de la justice, d’autres encore ont de nombreux antécédents.
Ces tirs, les premiers d’une longue série, avaient provoqué un émoi évident dans le quartier Villejean. Le 5 janvier, un homme et sa compagne avaient vu une balle traverser leur baie vitrée et terminer sa course dans leur canapé où ils étaient assis. A quelques centimètres près.
La maire appelle l’Etat à l’aide
Les suspects placés en détention provisoire ont notamment été mis en examen pour « tentative de meurtre en bande organisée, participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime et acquisition, transport, détention, offre ou cession de stupéfiants ». Depuis le début de l’année, de nombreux règlements de compte à l’arme lourde ont été recensés à Rennes. La maire de la capitale bretonne Nathalie Appéré (PS) a appelé l’Etat à l’aide, réclamant des renforts policiers. Des renforts qui tardent à arriver.