Publié le
24 mai 2025 à 12h36
L’église Sainte-Rita de Vendeville, près de Lille, devenue « sanctuaire » en 2023, ne désemplit jamais. Et ce n’est pas le mois de mai qui va faire dire le contraire ! La clôture de la neuvaine annuelle a toujours lieu le 22 mai, avec la traditionnelle bénédiction des roses. Pourquoi ? Que signifie cette fleur dans la dévotion à la sainte italienne du XVe siècle ?
Au moins 6 bus sont venus en pèlerinage à Vendeville ce 22 mai, de la Côte d’Opale, de Belgique… ©Anne Sophie Hourdeaux/Croix du NordUne fleur dans la neige
C’est Josiane, tourquennoise fidèle pèlerine du lieu depuis qu’elle est enfant, qui répond ! « Je viens régulièrement et pas seulement à la bénédiction des roses. Je prie souvent sainte Rita. Son symbole, c’est la rose. Sur son lit de mort, elle a demandé à sa tante de lui apporter une rose, mais on était en hiver ! Elle s’est rendue quand même dans le jardin de Rita, et elle a trouvé une fleur malgré la neige ! J’en ai les larmes aux yeux… »
Elle offrira la rose bénie à sa fille. « C’est une démarche de foi, et une protection aussi ». Elle ajoute : « Une fleuriste m’a dit qu’une fleur bénie dure plus longtemps ! »
De très nombreux pèlerins sont venus au sanctuaire Ste-Rita à Vendeville pour faire bénir leurs roses. ©Anne Sophie Hourdeaux/Croix du Nord
Certaines ont leurs astuces pour garder la rose plus longtemps : « On les fait sécher la tête en bas ! » disent Claudine et Régine de Tournai en Belgique. « Je prie chez moi sainte Rita, j’ai des personnes malades autour de moi, je viens depuis que je suis enfant » ajoute Claudine.
L’église était pleine de roses à Vendeville. ©Anne Sophie Hourdeaux/Croix du Nord
Patrick est venu, avec son épouse, d’Étaples. « On vient tous les ans, pour prier pour nos proches, nos défunts. On remercie sainte Rita. Je vais mettre une rose dans le caveau de mon petit-fils décédé trop tôt. Je vais prier pour la paix dans le monde, je pense aux guerres, aux migrants qui essaient de traverser la Manche et qui en meurent… »
Deux fleuristes étaient installés sur le parvis : la Rose de Cascia à Vendeville et Passion des fleurs à Faches-Thumesnil. Ils avaient commandé 6 000 roses ! ©Anne Sophie Hourdeaux/Croix du NordBernadette avec ses 2 petites-filles
Bernadette habite Carvin, elle vient toutes les semaines au sanctuaire, voire plus. « Je suis déjà venue lundi – le 19 mai –, et je reviens aujourd’hui ! Il fallait à tout prix que je vienne, pour prier pour mon arrière-petit-fils, ma belle-fille… ». Elle a embarqué ses 2 petites-filles, Léa, 16 ans et Lisa, 22 ans. « on vient très souvent avec notre grand-mère, on en a besoin pour se recueillir, prier », disent les jeunes femmes. « C’est beau qu’elles viennent avec moi, j’adore ! Lisa va bientôt faire baptiser son fils d’un an ici… »
Bénédiction des roses. ©Anne Sophie Hourdeaux/Croix du Nord
Micheline, 91 ans, est venue avec son petit-fils Cyril et sa compagne Astrid, sans oublier le cocker Lola. « Je ne suis pas loin, de Croix, je ne conduis plus, alors on m’accompagne. L’an dernier, je suis venue avec mon frère ; cette fois, c’est mon petit-fils ». Ils ont pris plusieurs roses : « J’en garde une chez moi que je ferai sécher pour qu’elle dure toute l’année ». Et les autres ? « C’est pour la famille » dit Cyril. Astrid est ravie d’être là : elle est italienne, et sa mère s’appelle… Rita !
Comme l’église ne peut accueillir que 250 personnes environ, des bancs avaient été installés sur le parvis et dans une salle. ©Anne Sophie Hourdeaux/Croix du Nord6 bus
Pour accueillir le flux de pèlerins, plusieurs stands sont présents sur le côté de l’église : deux concernent des fleuristes, la Rose de Cascia de Vendeville et Passion des Fleurs à Faches-Thumesnil. « On a prévu en tout 6 000 roses aujourd’hui ! » signale une des fleuristes. Le sanctuaire de son côté vend des bougies. Lucile est bénévole : « On a prévu 50 bénévoles aujourd’hui. 6 bus de pèlerins vont venir. Sainte Rita attire de partout ! Depuis un an, on sent un regain de la foi, c’est une grâce ».
Le recteur, Sébastien Roussel, explique que la rose avec laquelle on prie au sanctuaire, à offrir est « un signe d’amitié envers Dieu ». Il fait remarquer aussi que « le premier miracle aux roses, c’est avec sainte Rita ! »
Bernadette, de Carvin, vient au moins une fois par semaine à l’église Ste-Rita, souvent avec ses 2 petites-filles de 22 et 16 ans, Lisa et Léa. ©Anne Sophie Hourdeaux/Croix du NordUne nouvelle cloche
Deux autres temps forts attendent le lieu : les célébrations du 15 Août et l’installation d’une nouvelle cloche début octobre 2025 ! Elle s’appellera « Rita-Marie ». Ce sera une mini-révolution au sanctuaire, dont on entend plus les cloches depuis 30 ans.
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