La maison Lazare a ouvert ses portes en septembre 2025, à Lorient (Morbihan). Il y a quinze maisons de ce type en France qui réunissent des colocataires actifs et des sans-abri.

Agathe, Pierre Maillet et leurs quatre enfants sont la famille référente de cette vaste maison posée dans le quartier de Merville. Ces médecins remplaçants dans le Morbihan ont commencé leurs carrières en Afrique, au Togo. « Quand on était là-bas, on a appris la naissance de cette maison. On avait envie de continuer à partager. On est volontaires, bénévoles. Le principe c’est une présence familiale et faire respecter les règles. »

photo l’inauguration de la maison lazare dans le quartier de merville réunit les colocataires et les personnes de l’association.  ©  ouest-france

L’inauguration de la maison Lazare dans le quartier de Merville réunit les colocataires et les personnes de l’association. Ouest-France

Huit hommes, quatre actifs et quatre autres, qui étaient sans logement fixe ou vivaient à la rue, partagent cette maison avec la famille Maillet. « Ils dînent ensemble une fois par semaine et nous une fois tous les quinze jours », explique Agathe Maillet.

Les personnes passent un entretien d’une heure qui permet d’appréhender un peu leurs histoires de vie et de mesurer si elles peuvent respecter la charte de vie commune.

Grégoire Richard est un ancien colocataire. Cet ingénieur agronome de formation est désormais responsable de la communication de l’association Lazare. Un coup de projecteur avait été porté à l’association, pendant le Vendée Globe, par le skipper Tanguy Le Turquais qui naviguait sous les couleurs Lazare.

photo stéphane, éric, colocataire actif et baptiste, octogénaire, qui fut un des premiers colocataires lazare dans une maison à nantes (loire-atlantique).  ©  ouest-france

Stéphane, Éric, colocataire actif et Baptiste, octogénaire, qui fut un des premiers colocataires Lazare dans une maison à Nantes (Loire-Atlantique). Ouest-France

« Quand je suis venu en coloc, j’avais envie de me rendre utile, de mettre du piment dans ma vie. C’est juste vivre ensemble. Ça s’est très bien passé. J’ai adoré, il y avait toujours du monde. Le rapport aidant/aidé s’efface très vite. J’ai beaucoup grandi à Lazare », explique Grégoire Richard.

Dans le vaste jardin, les personnes de l’association viennent inaugurer la maison avec les colocataires.

Baptiste, un des premiers colocataires à Nantes (Loire-Atlantique), aujourd’hui octogénaire, trimballe sa bonne humeur pour le pot offert à tous.

« Je suis arrivé au mois d’octobre, dit Stéphane. J’ai rencontré Lazare à Paray-Le-Monial (Saône-et-Loire). Je venais de Sarrians dans le Vaucluse. » Stéphane travaille désormais dans une boucherie à Lorient.

Les jeunes actifs restent un an, les personnes qui vivaient à la rue restent tant qu’elles veulent. Le temps d’être accompagnées vers le travail, de se relever grâce à des histoires d’amitiés, et de prendre leur envol.