« N’essayez pas de me tirer les vers du nez, je ne vous dirai rien ! », lance, ce samedi 24 mai, au matin, Dorothée, régisseuse d’un tournage très secret alors qu’elle aide son équipe à décharger des caisses de matériel de cinéma débarquées de l’Enez Sun, vedette qui assure la traversée entre Audierne et l’île de Sein. « Ce n’est pas la première fois que je travaille sur cette île. Ses habitants sont vraiment très sympas et surtout très discrets », se permet-elle quand même.
Près des camions qui attendent de prendre la route, un arrêté municipal stipule : « Dans le cadre du tournage du film « Dark train », la société Étoile est autorisée à stationner sur la place de l’embarcadère du jeudi 15 au jeudi 22 mai 2025 ». La société de production est parisienne mais quel est donc ce film qui, si l’on en croit son titre, parlerait d’un train sombre et pourquoi donc filmer une histoire de train sur une île comme Sein ? Une rapide recherche sur le web, même pas dark, permet de comprendre.
Le seul élément tangible permettant de remonter à Harry Potter est cet arrêté municipal pris par le maire d’Audierne. (Lannig Stervinou)Un nom de code pour « Harry Potter »
Pratique de plus en plus répandue, « Dark train » est un nom de code. C’est celui pour la série « Harry Potter », adaptation de la saga littéraire culte de J.K Rowling, portée le producteur américain Warner Bros et dont les premiers épisodes devraient être diffusés, en 2027, sur HBO Max. « Je ne peux pas vous confirmer qu’il s’agit d’Harry Potter car on ne m’a rien dit. Tout ce que je sais, c’est qu’une équipe d’une vingtaine de personnes a séjourné sur l’île et que, tous les jours, elle partait tourner des images autour du phare de Tévennec à bord de deux semi-rigides et d’une belle vedette d’au moins vingt mètres », indique Didier Fouquet, le maire de Sein.
Des prises de vues, notamment à l’aide de drones, des captations vidéos, sans acteur, qui serviraient à la conception d’images de synthèse selon nos confrères de Ouest France qui ont révélé l’information. « Ils ont retardé leur arrivée de deux jours car il faisait trop beau et ils voulaient du mauvais temps. Il n’y a pas eu de tournage sur l’île même, juste en mer, alors je n’ai pas eu à délivrer d’autorisation. Ils étaient très discrets, ont loué des hébergements ainsi que la salle Saint-Guénolé qui faisait office de cantine approvisionnée par un traiteur local », souligne le maire.
Rien à voir donc avec l’idée d’une petite île submergée par une super production internationale, comme certains auraient pu le penser, et contrairement à d’autres tournages qui ont marqué l’esprit des Sénans, à l’instar de celui du film de Jean Becker « Élisa », avec son tandem Paradis-Depardieu qui était resté un mois, en 1994.