La pollution de l’air a enregistré une nouvelle baisse en 2024, selon le bilan publié ce mercredi par Airparif.Les niveaux enregistrés ont été, en moyenne, divisés par deux en 20 ans, pointe l’association.Elle prévient toutefois que malgré les améliorations, la pollution de l’air a encore « un impact significatif sur la santé humaine ».

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Bonne nouvelle pour l’Île-de-France. Selon le bilan 2024 publié par Airparif, mercredi 9 avril, (nouvelle fenêtre) les niveaux de pollution de l’air dans la région ont à nouveau diminué l’année passée. « Si la réglementation actuelle n’est pas encore respectée sur l’ensemble de l’Île-de-France, on constate que les niveaux de pollution ont été globalement divisés par deux en 20 ans, du fait des réglementations et des politiques publiques mises en place pour réduire les émissions de polluants de l’air liées notamment au trafic routier, au chauffage et aux activités industrielles », pointe l’organisation dans un communiqué.

Ainsi, entre 2005 et 2024, les concentrations des polluants de l’air les plus nocifs pour la santé humaine – les particules fines et le dioxyde d’azote – ont été divisés par deux (-55% pour le premier et -50% pour le second). Seuls les indicateurs liés à l’impact sur la santé de l’ozone stagnent sur la période. « Les baisses d’émissions locales des gaz polluants précurseurs de l’ozone sont contrebalancées par le réchauffement climatique, qui favorise sa formation, ainsi que par des transferts intercontinentaux rendus possibles par sa longue durée de vie dans l’atmosphère », détaille Airparif.

Bilan de la qualité de l'air 2024 en Île-de-FranceBilan de la qualité de l’air 2024 en Île-de-France – Airparif

Première conséquence de cette baisse de la pollution de l’air : le nombre de décès prématurés liés à ce phénomène a baissé d’un tiers entre 2010 et 2019, date des dernières années disponibles (nouvelle fenêtre). Les chiffres restent cependant marquants, la pollution de l’air entraînant encore une perte de l’ordre de 10 mois de vie par adulte en Île-de-France. Durant cette période, on estime également qu’elle est responsable entre 1.750 et 6.900 nouveaux cas de maladies respiratoires chez l’enfant (soit 10 à 20% des nouveaux cas) et entre 590 et 16.790 nouveaux cas de maladies cardiovasculaires, respiratoires ou métaboliques chez l’adulte (soit entre 5 et 10%). 

Airparif pointe d’ailleurs que, malgré une baisse des taux de pollution de l’air (nouvelle fenêtre) en Île-de-France, « les seuils recommandés par l’OMS […] sont encore dépassés sur l’ensemble du territoire. Leur respect permettrait d’éviter les 7.900 décès prématurés ». Cela engendrerait aussi d’importantes économies : environ deux milliards par an, selon les estimations de l’organisation.

De nouvelles limites en 2030

La réglementation en France impose des concentrations maximales de pollution dans l’air ambiant à ne pas dépasser pour les polluants réglementés. Mais l’an dernier, « 800 Franciliens étaient encore exposés à des niveaux de pollution dépassant l’une d’entre elles ». Si c’est moins qu’en 2023 (5.000), Airparif précise que ces dépassements concernent principalement les zones situées à moins de 50 mètres de grands axes de circulation et notamment le Boulevard périphérique, les autoroutes A1, A3, A4, A6 et A86. 

Des données qui devraient toutefois s’améliorer dans les années à venir : les valeurs réglementaires seront abaissées dès 2030. Et l’Île-de-France semble être sur le bon chemin, les travaux menés par Airparif dans le cadre du Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA), estiment que « le respect des politiques déjà mises en place, notamment la ZFE métropolitaine (zone à faibles émissions, NDLR), permettrait de poursuivre l’amélioration de la qualité de l’air sur l’ensemble du territoire » et de respecter les futures valeurs limites de pollution de l’air, à l’exception là encore des zones les plus proches des grands axes de circulation.

Des mesures importantes dans le cadre des politiques de santé publique, mais pas uniquement. Car la pollution de l’air nuit également à la faune et à la flore avec notamment un ralentissement de la croissance des plantes ou encore une diminution des populations de pollinisateurs. Elle entraîne aussi des pertes de rendements agricoles, tandis que l’ozone, à la fois polluant et gaz à effet de serre, a vu son impact sur le changement climatique augmenter de 15% entre 2005 et 2024 en Île-de-France.

Annick BERGER