Par
Margot Nicodème
Publié le
24 mai 2025 à 18h42
L’homme, du haut de ses 25 ans, a un sang-froid sans pareil. En mai 2025, il s’est rendu coupable de deux délits sérieux dans la métropole de Lille (Nord), à 6 jours d’intervalle, alors qu’il avait entre temps été placé sous contrôle judiciaire. Un refus d’obtempérer sur le périphérique au niveau de Roubaix, avec les circonstances aggravantes suivantes : la voiture qu’il conduisait, un Peugeot 3008, était volée en plus d’avoir une fausse plaque, et il n’était pas en possession du permis de conduire. C’était le 14 mai. Dès le 20 mai, il se faisait attraper dans un cambriolage à Tourcoing, où il avait dérobé plusieurs objets de très grande valeur au domicile d’un jeune homme. De la maroquinerie de luxe et des Rolex, notamment. Devant le tribunal, le prévenu se contente de reconnaître les faits, et ne s’épanche pas sur les détails. « Je n’ai pas envie d’en parler, de ça », répond-il inlassablement. Récit.
Un refus d’obtempérer à bord d’un véhicule volé et un cambriolage en moins d’une semaine
Étant donné la chronologie, les deux dossiers sont joints et le prévenu est jugé, le 21 mai, pour l’ensemble des faits. Âgé de 25 ans, il n’affiche aucune émotion lors du récit des événements, pourtant graves, et semble tout aussi impassible quant à la peine qu’il encourt. Il faut dire qu’il a déjà un casier judiciaire chargé, depuis ses 15 ans : vols aggravés, conduite sans permis, refus d’obtempérer… Pour tout cela, il a déjà été condamné par le passé. Les deux faits de mai viennent alourdir un peu plus la liste.
La présidente du tribunal revient d’abord sur le refus d’obtempérer, en date du 14 mai. Les policiers en patrouille remarquent un Peugeot 3008 circulant « à très vive allure » sur le périphérique lillois, vers 2h. Ils actionnent leurs avertisseurs sonores et lumineux pour procéder au contrôle, mais le conducteur accélère et se lance dans un refus d’obtempérer sur environ 10 km. Il finit par emprunter la sortie vers Roubaix. Dans la ville, il abandonne le SUV et prend la fuite à pied.
Il se réfugie dans un parc, pensant être à l’abri des regards. Mais c’est sans compter sur l’expérience des policiers, dont ceux de la brigade anticriminalité (BAC), qui le retrouvent rapidement sur un banc. Le prévenu roulait ainsi avec de fausses plaques, et n’était pas en possession du permis de conduire. Le Peugeot avait été volé à Douai le 10 mai, mais le jeune homme n’est pas accusé du larcin, il est seulement poursuivi pour recel de vol.
« Comment l’avez-vous eu en main, ce véhicule ? », l’interroge la présidente. « Je n’ai pas envie de parler de ça », répond-il froidement. À la suite, il part en garde à vue et est laissé libre, après avoir été placé sous contrôle judiciaire. Une sanction qui ne l’impressionne pas, loin s’en faut, puisque que quelques jours après, il opèrera un cambriolage à Tourcoing avec un complice.
Parce qu’il est sous contrôle judiciaire, il donne un faux nom aux policiers
C’est donc le 20 mai suivant qu’il pénètre par effraction, en cassant une baie vitrée, dans un domicile tourquennois. Le propriétaire des lieux, un jeune homme, est alors en vacances à Marseille. Il reçoit, au beau milieu de la nuit, des notifications sur son téléphone : son système Verisure a capté l’intrusion et en a automatiquement fait part à la police. Les caméras montrent bien deux hommes chez lui, dont les visages sont dissimulés derrière des masques chirurgicaux.
Les fonctionnaires de police arrivent sur place et interceptent un seul cambrioleur, l’autre étant parvenu à prendre la fuite. C’est bien le prévenu de 25 ans qui s’est fait pincer. Le bilan du vol est lourd : de la maroquinerie de luxe, des montres de marques Rolex, des survêtements de marque, des bijoux… Certains de ces objets ne seront jamais retrouvés. À nouveau placé en garde à vue, l’individu donne un faux nom.
Là encore, au tribunal de Lille, il ne s’exprime pas, si ce n’est pour « reconnaître les faits ». Le faux nom, c’est « parce qu'[il] étai[t] sous contrôle judiciaire », justement, depuis le 15 mai. Sa conviction d’être au-dessus des lois exaspère la procureure, qui rappelle qu’il a écopé de « sept condamnations avec du sursis simple ». Elle requiert cette fois une peine ferme : 16 mois de prison dont huit avec sursis. Pour les infractions commises dans le cadre du refus d’obtempérer, elle demande 600 € d’amende.
Le tribunal se montrera finalement plus sévère. Le prévenu est condamné à une peine de 20 mois de prison, dont 12 mois avec sursis pendant 2 ans, auxquels s’additionnent 4 mois. Une audience fixée à février 2026 permettra de déterminer les dommages et intérêts au bénéfice du jeune homme victime du cambriolage.
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