« Ecouter les enfants, c’est le premier pas pour les protéger. » « Je te vois, je te crois, je suis là. » Voici quelques-uns des slogans brandis samedi 24 mai 2025 par la centaine de participants à la marche pour l’enfance et la jeunesse organisée entre la place Masséna et le palais de justice de Nice. Ce point d’arrivée est hautement symbolique « parce qu’un enfant sur dix est victime de violences sexuelles et 94% des dossiers classés sans suite », relate Audrey-Laure Drissens, bénévole au sein de l’association Les Petits Invincibles.
Sa présidente, Anne-Cécile Collet, a « voulu participer à cette mobilisation nationale, lancée en 2024 à Paris. C’est la première fois qu’elle se déroule à Nice. Nous aurions voulu qu’il y ait davantage de participants mais c’est très difficile de mobiliser sur ce sujet. Il fait peur et tant que les gens ne sont pas touchés de près ou de loin, ils ont du mal à s’investir. C’est la raison pour laquelle il est important d’être visibles, de communiquer et d’informer la population. Il manquait un événement public fédérateur pour construire une société plus inclusive et bientraitante. »
« Ayez le courage de relayer notre message »
La Ville s’est associée à la démarche. « Des affiches sont collées dans toutes les écoles de Nice présentant les droits des enfants afin qu’ils les connaissent et qu’ils sachent que les adultes doivent les respecter », indique Marie-Pierre Lazard, conseillère municipale subdéléguée au label Ville amie des enfants et avocate. « Il ya eu des progrès mais il reste encore énormément à faire. »
Comme en écho à ces propos, une petite fille vêtue d’une robe rose bonbon brandit au-dessus de sa tête un écriteau « on doit nous croire ». Dans le cortège, des familles, des bambins, des ados avancent au rythme des percussions du groupe niçois Baticauda.
« Nous sommes rassemblés pour marcher contre les agressions sexuelles sur enfant, contre le harcèlement, contre les violences éducatives, contre les douches froides, contre les brûlures de cigarette, contre les mutilations génitales, contre la domination, contre la pédopornographie criminelle, contre la prostitution des mineurs, contre la prise en otage des bambins lors d’un divorce, contre l’impunité, contre les infanticides (…), harangue Audrey-Laure Drissens. Ayez le courage de relayer notre message, ayez le courage de remettre en question ce qui pose problème. Agissons ensemble, protégeons-les! »