À deux pas du Vélodrome, dans un coin du Parc Chanot, une cinquantaine de jeunes a chaussé des baskets, enfilé un short et déployé leur envie de jouer. Venus de tous les quartiers de la ville, ils ont disputé la dernière étape du Massilia 3×3 Tour, intégrée pour la troisième fois au 3XFestival, événement phare du World Tour et des Women’s Series.

Si la compétition professionnelle reste l’axe central du festival, l’événement cherche à aller bien au-delà du simple enjeu sportif. « Le 3XFestival, ce n’est pas seulement les Women’s Series ou le World Tour, c’est bien plus que ça », explique Augustin Boucheron, organisateur. « On veut construire un pont entre amateurs et professionnels, rassembler toute la communauté du 3×3. Sortir du cadre purement compétitif, notamment grâce à ces tournois ouverts aux jeunes de la ville. »

Sur les terrains annexes, 17 équipes U15 et U18, garçons et filles, se sont affrontées dans des matches dynamiques de huit minutes, sans interruption. L’arbitrage ? « Auto-géré », sourit Djo, bénévole. « On est là juste en cas de litige. Le but, c’est qu’ils apprennent à gérer eux-mêmes leurs rencontres mais surtout qu’ils prennent du plaisir. »

Une envie de structuration

Frédérique Prud’homme, présidente du comité départemental de basket, souligne l’importance d’un événement comme celui-ci, qui s’inscrit dans la continuité des actions menées toute l’année : « Le tournoi Massilia a commencé timidement il y a trois ans. Aujourd’hui, il prend de l’ampleur et pouvoir faire partie d’un événement pro une fois par an, c’est vraiment génial pour les gamins. On essaye d’animer les quartiers de ces jeunes en investissant les terrains rénovés par la Ville et en proposant une pratique libre, sans inscription, accessible à tous les jeunes, qu’ils soient licenciés ou non. Il y a une vraie liberté, un encadrement minimal, mais suffisant. Ils s’amusent, progressent, et surtout, ils s’approprient ces moments. »

Mais elle voit déjà plus loin : « Ce qu’on aimerait, c’est structurer un peu plus ce projet. Créer de vrais rendez-vous urbains, avec de la musique, de la danse, des battles de hip-hop. Faire de ces tournois des après-midi de vie, pas seulement de sport. Il nous faut du temps, des partenaires, des espaces adaptés… mais l’ambition est là. »

Les premiers effets sont déjà visibles. « Les jeunes reviennent d’un tournoi à l’autre. Ils nouent des liens, prennent confiance. Même lorsqu’on sort de leur quartier, ils sont là. C’est la preuve qu’on répond à un vrai besoin. » Ici, pas de sélection, pas d’obligation : « Ils viennent quand ils veulent, avec qui ils veulent. Ce qu’on veut, c’est qu’ils prennent du plaisir. Qu’ils repartent avec le sourire et qu’ils aient envie de revenir. On n’a jamais de souci de comportement. »

Un final inoubliable

Point d’orgue de la journée : la finale sur le terrain central. Celui habituellement réservé aux professionnels. Pour une fois, les projecteurs étaient braqués sur eux. « C’était incroyable. La sono, le speaker, les tribunes pleines… On se serait crus en NBA ! », s’enthousiasme un jeune Marseillais. « Même si on n’a pas gagné, je m’en souviendrai toute ma vie. Jouer sur ce terrain, c’était un rêve. »