« Nous marchons en silence pour crier qu’un génocide a lieu à Gaza. Nous marchons en silence face aux fracas des armes, des bombardements, des drones », résumait ce samedi, en fin de manifestation, à Bellecour, Jérôme Faÿnel du Collectif 69 Palestine.

À Lyon, des centaines de personnes se mobilisent chaque semaine pour alerter sur la situation des Gazaouis. Ce samedi, symboliquement, des hommes ouvraient le cortège en portant des cercueils. Derrière eux, des femmes ont marché avec des linceuls pour dénoncer le nombre d’enfants tués. La marche s’est faite sans slogan, simplement rythmée par de la musique perturbée parfois par des sons de bombes.

« C’est particulier ce samedi. Avec les cercueils, c’est encore plus émouvant que d’habitude », nous a indiqué Amina, une jeune maman lyonnaise, venue en famille. Difficile après dix-neuf mois de guerre et autant de manifestations, de ne pas voir pointer à l’horizon une fin à ce conflit. « J’apporte ce que je peux apporter, c’est ma petite pierre à l’édifice », confiait simplement Amina.

De la peur à la faim

« Avant, quand je parlais avec ma famille, c’est la peur qui résumait le mieux la situation, maintenant c’est autre chose. Les questions, c’est’’est-ce qu’on a de la farine, des produits de première nécessité ?’’», témoignait de son côté Mohammed. A 39 ans, ce Palestinien, installé en France depuis plusieurs années, voit à travers les images partagées par ses proches, la destruction de Gaza.

« Toute ma famille est là-bas, on a perdu notre maison. Il ne reste plus rien de notre quartier. J’ai arrêté depuis longtemps de compter le nombre d’amis que j’ai perdus », a-t-il souligné. Depuis quelques mois, sa maman est en France, « le cœur déchiré » alors que ses autres enfants, et ses petits-enfants sont à Gaza.