«C‘est le moment de demander à tous les Iraniens de toutes opinions en Iran et dans le monde entier : mettons tous nos problèmes et nos différences de côté, le plus important c‘est notre pays et la liberté dans notre pays. Que personne n’ose nous dire ce qu’il faut mettre comme vêtements, ce qu’il faut dire, faire ou ne pas faire.» En recevant la palme d’or des mains de Cate Blanchett pour Un simple accident, le cinéaste Jafar Panahi, gardant ses lunettes noires, identiques à celle de celui qui fut son maître, Abbas Kiarostami, a enfoncé le clou qu’il espère décisif sur le cercueil du régime iranien. Principal artiste opposant au régime des mollahs au fil d’une carrière de plus de trente ans, il signe le plus violent et direct réquisitoire qu’il pouvait imaginer après sept mois d’incarcération à la prison d’Evin.

Le film raconte l’enlèvement d’un geôlier et tortionnaire par ses victimes qui hésitent d’abord sur son identité puis sur le sort à lui infliger. La rage qui anime les personnages est tempérée par le sens comique de Panahi, une équipée traversée par les traumat