Son retour en première ligne et sa première qualification de l’année devant son coéquipier n’auront été qu’une illusion. Pecco Bagnaia est apparu impuissant pendant la course sprint de Silverstone, sixième sous le drapeau à damier, à sept secondes du vainqueur, Álex Márquez.
Une nouvelle fois, l’Italien explique sa contre-performance par un manque de sensations sur l’avant et des difficultés à ralentir sa moto, ce qui l’a poussé dans cette courte épreuve à beaucoup solliciter son pneu arrière et à l’user prématurément. Au bout de quatre tours, il s’est senti comme une proie pour les pilotes qui ont fondu sur lui, et ceux-ci ont effectivement réussi à le faire reculer de trois rangs dans les trois dernières boucles.
« Les qualifications ont été positives mais on a quand même pris six dixièmes par rapport à la pole », fait remarquer Bagnaia. « J’étais deux dixièmes plus lent qu’hier. J’étais très surpris d’être en première ligne. J’étais content mais je sais que c’était un peu bizarre d’être en première ligne avec ce chrono. »
« En course, j’ai réussi à partir assez bien, à me libérer de Fabio [Quartararo] parce qu’il a fait une erreur. J’ai essayé de suivre les premiers. Je n’allais pas aussi vite qu’eux, surtout pas aussi vite qu’Álex. Marc a été meilleur pour rester à son contact. »
« Mais au bout de quatre tours, mon pneu arrière était complètement fini, je n’avais plus de grip. Tout vient du fait que je n’avais pas de confiance sur l’avant, or en n’arrivant pas à bien m’arrêter, j’élargis toujours un peu, j’utilise l’arrière et il s’est complètement usé. Ensuite, ça a été une course de survie », poursuit le pilote italien.
Pecco Bagnaia dit avoir tout le soutien des ingénieurs Ducati.
Photo de : Ducati Corse
« J’ai perdu plusieurs fois la moto en entrée, puis chaque fois que je mettais les gaz je perdais beaucoup. Zarco m’a dépassé d’une manière vraiment incroyable », décrit Bagnaia, qui se sait en difficulté cette année mais ne s’attendait pourtant pas à souffrir autant dans cette course.
« Ça a été clairement au-delà [de ce à quoi je m’attendais]. Je savais que j’aurais pu faire troisième en me battant. Je savais que j’allais réussir à passer Fabio d’une manière ou d’une autre, mais je savais aussi qu’Álex allait avoir un rythme nettement supérieur parce qu’il a bien piloté tout le week-end alors que nous, on est plus en difficulté. »
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« Je savais que ce serait dur de faire mieux que troisième, en tout cas pas la victoire, mais au bout de quatre tours j’ai compris qu’il fallait que je me bouge sinon ceux de derrière allaient revenir. Et quand ils sont arrivés, ils m’ont passé comme si je n’étais pas là. Ça a donc été plus compliqué que prévu. »
« Ducati est avec moi à 100% »
C’est sans illusions que Bagnaia aborde la course longue de dimanche, malgré le soulagement de pouvoir passer à des pneus plus résistants. « Tant qu’on n’aura pas résolu mon problème par rapport au feeling avec l’avant, ça va être dur de faire mieux sur certaines pistes comme celle-ci, où le pneu s’use beaucoup », tranche-t-il, tout en mentionnant le soutien de Ducati.
« Aujourd’hui, on a fait une réunion assez longue. J’ai aussi entendu certaines choses qu’a dites Marc et qui correspondent à mes sensations, alors on va essayer de renverser la situation », ajoute Bagnaia. « Ducati est avec moi à 100%. On est tous en train d’essayer de résoudre la situation. Si jamais on n’arrive pas à résoudre la situation, ce sera une défaite pour tout le monde. »
Si jamais on n’arrive pas à résoudre la situation, ce sera une défaite pour tout le monde.
Seulement, son coéquipier glissait ce soir que la GP25 du team d’usine est « exactement la même moto » que la GP24 d’Álex Márquez, ce qui va à l’encontre des analyses faites par l’Italien. « Théoriquement, les deux motos sont similaires, mais quand je vois ce qu’Álex Márquez fait en piste, c’est ce que je faisais l’année dernière et cette année je n’arrive plus à répliquer ça », réagit-il. « Théoriquement, elles sont similaires, mais j’ai des sensations qui font que je n’arrive pas à la faire fonctionner. Mes sensations sur l’avant ne me permettent pas de dépasser qui que ce soit. »
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Et Bagnaia d’illustrer son propos : « Aujourd’hui, j’avais la possibilité de dépasser Fabio au freinage, j’étais positionné pour me lancer, j’ai freiné très tôt par rapport à mes habitudes dans ce virage-là, lui il a freiné plus tard et il s’est arrêté plus vite tandis que, moi, j’étais là avec la moto qui n’avait pas encore ralenti. Dans cette phase-là, j’ai une très grosse limite par rapport à comment je pilote. »
« Je vais vous donner un exemple », ajoute encore le pilote italien pour décrire à quel point il est perdu. « Pour la première fois cette saison, je n’arrive pas à comprendre si j’utilise un pneu tendre ou un dur. Ils donnent des sensations totalement différentes mais, pour moi, c’est la même chose en pilotant la moto. C’est la situation actuelle. »
« Ce sont de petits détails qui ne m’aident pas actuellement, ou qui ne me donnent pas de sensations sur l’avant. De 2021 à 2024, j’ai toujours eu les mêmes sensations et actuellement, c’est la première fois que je ne peux pas avoir de sensations sur l’avant. C’est un gros souci pour mon pilotage. J’essaie de m’adapter à la moto mais ce n’était pas simple, puis je détruis le pneu, je ne suis pas heureux en pilotant… Ce n’est pas simple. »
Avec Vincent Lalanne-Sicaud
Dans cet article
Léna Buffa
MotoGP
Pecco Bagnaia
Ducati Team
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