Dans L’Injustice en héritage, un essai dont la presse française s’est fait l’écho, la chercheuse Mélanie Plouviez cite, à l’appui de son accablant réquisitoire, la société dépeinte par l’un des romanciers les plus chers aux Français. La puissance des fortunes issues de l’héritage et de la rente, dans la France de 2025, est semblable à celle aux fondements des injustices que dépeignait Honoré de Balzac dans ses chroniques de l’ambition et du désespoir [de La Comédie humaine].
Comme dans les années 1820, “Qui peut aujourd’hui devenir propriétaire d’un logement à Paris grâce aux seuls revenus de son travail, sans aucune aide familiale ? écrit-elle. Avec la résurgence contemporaine de l’héritage, le fossé entre ce que permet le travail et ce que permet l’héritage fait également son retour.”
Le problème n’est malheureusement pas une exception en Europe, et l’on pourrait faire le même constat dans les sociétés britannique, allemande ou italienne. L’économiste Thomas Piketty a décortiqué la façon dont, dans les démocraties occidentales, la forte hausse des marchés boursiers et de l’immobilier a porté les patrimoines, au détriment des revenus du travail.
Depuis les années 1980, des réformes en faveur d’une fiscalité régressive permettent
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Source de l’article
The Guardian (Londres)
L’indépendance et la qualité caractérisent ce titre né en 1821, qui compte dans ses rangs certains des chroniqueurs les plus respectés du pays. De centre gauche, proeuropéen, The Guardian est le journal de référence de l’intelligentsia, des enseignants et des syndicalistes.
Contrairement aux autres quotidiens de référence britanniques, le journal a fait le choix d’un site en accès libre, qu’il partage avec son édition dominicale, The Observer. Les deux titres de presse sont passés au format tabloïd en 2018. Cette décision s’inscrivait dans une logique de réduction des coûts, alors que The Guardian perdait de l’argent sans discontinuer depuis vingt ans. Une stratégie payante : en mai 2019, la directrice de la rédaction, Katharine Viner, a annoncé que le journal était bénéficiaire, une première depuis 1998.
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