L’actrice et réalisatrice est récompensée pour son troisième long-métrage qui retrace l’émancipation sexuelle et sentimentale d’une jeune homosexuelle musulmane vivant en banlieue.
La petite dernière, troisième long-métrage et premier en compétition à Cannes de l’actrice et réalisatrice française Hafsia Herzi, a remporté vendredi 23 mai la Queer Palm, un prix alternatif du « meilleur film LGBTQ+ ». Ce récit tout en pudeur de l’émancipation sexuelle et sentimentale d’une jeune homosexuelle et musulmane vivant en banlieue est librement adapté du premier roman, d’inspiration autobiographique, de Fatima Daas, publié en 2020.
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Fatima, 17 ans, issue d’un milieu modeste et musulmane pratiquante, dont on suit sur un an l’éveil à la sexualité avec d’autres femmes et l’entrée à l’université à Paris, est magistralement campée par Nadia Melliti, actrice non professionnelle de 23 ans dont la silhouette androgyne irradie le film. La petite dernière montre aussi comment l’entrée en fac de philosophie, pour cette jeune adulte ébranlée par l’attirance qu’elle ressent pour les femmes, est l’occasion de fréquenter d’autres milieux sociaux, notamment lors de fêtes endiablées où les corps se rapprochent.
« J’avais envie de montrer qu’il n’y a pas de frontière en amitié, en amour. Et moi, je trouve ça beau, je trouve ça émouvant que des personnages de différentes classes sociales puissent être amis, sortir, s’aimer. C’est la vie », a déclaré à l’AFP Hafsia Herzi, qui filme comme rarement l’homosexualité féminine, moins portée à l’écran.
Créée en 2010 par le critique Franck Finance-Madureira qui en est le président, la Queer Palm récompense chaque année un film et des courts métrages traitant des thématiques LGBT+, féministes ou qui questionnent les normes de genre. Le jury, qui devait départager 16 longs-métrages toutes sections confondues, était cette année présidé par le cinéaste et metteur en scène français Christophe Honoré.