La 78e édition du Festival de Cannes s’est conclue en
émotion ce samedi 24 mai. Lors de la
cérémonie de clôture, il y avait
Claude Lelouch. Invité d’honneur, le réalisateur est apparu
très diminué, suscitant
l’inquiétude du public et des téléspectateurs.
Petite mine, voix hésitante et discours entrecoupé
de silences : l’émotion était palpable.
À 87 ans, le cinéaste a pourtant tenu à monter les
marches. L’affiche officielle du Festival rendait hommage
à Un homme et une femme, son film culte, Palme d’or en
1966. Ce retour sur la Croisette, presque 60 ans après son
sacre, a bouleversé l’auditoire.
Laurent Lafitte l’a introduit avec admiration. “Il
a tellement touché les cœurs que chaque Français peut se demander :
c’est quoi ton Lelouch préféré ?’’
Un discours fragile mais poignant de Claude Lelouch
Lorsqu’il prend la parole, Claude Lelouch vacille.
“Tout est relatif, encore que.’’
commence-t-il lentement. Puis, avec difficulté mais
sincérité, il partage des mots émouvants. “Je pense
que les metteurs en scène, nous sommes plus des metteurs en
vie que des metteurs en scène.’’ dit-il, très
philosophe.. Malgré les signes de fatigue, ses
mots touchent juste. “On ne dirige pas de grands
comédiens, on les dose. Et quand on les dose, on arrive à
trouver le juste milieu qui permet de filmer des parfums de
vérité.’’ poursuit-il.
Ce moment suspendu rappelle que l’histoire du
Festival est indissociable de celle du cinéaste. En 1966, déjà,
Un homme et une femme avait connu une projection
chaotique, interrompue par une panne d’électricité. Cette
même panne, hasard ou clin d’œil du destin, a frappé à
nouveau l’ouest Cannes durant cette édition
2025.
Un dernier hommage tout en émotion du
cinéaste
Le vendredi 23 mai, Claude Lelouch était déjà apparu sur C à
vous, en direct de Cannes. Replongeant dans les
souvenirs de sa première Palme d’or, il évoque
avec pudeur l’absence de son père ce soir-là.
“J’avais 26 ans. Je regrette qu’il n’ait pas été
là.’’ souffle-t-il, les yeux humides.
Anne-Elisabeth Lemoine, touchée, se remémore.
“Le film était sublime, cette Palme d’or…
une projection mouvementée, un moment de flottement, puis
une standing ovation.’’ Claude Lelouch a encore
bouleversé les festivaliers à Cannes. Peut-être
sa dernière montée des marches. Mais assurément
l’une des plus émouvantes.