Le Premier ministre François Bayrou a affirmé ce samedi 24 mai comprendre l’«émotion» des chauffeurs de taxi, qui ont lancé il y a près d’une semaine un mouvement de protestation, contre notamment une nouvelle convention régissant la prise en charge du transport de patients par l’Assurance maladie. Dans la soirée, il a annoncé que ce texte serait revu «dès mardi», à l’issue d’une rencontre au ministère des Transports avec leurs représentants. «Nous allons retravailler dans les semaines qui viennent, le détail des décisions, des mesures et orientations qu’il faut prendre», a-t-il déclaré au cours d’un point de presse à l’issue de cette réunion.

Lors de l’échange, le Premier ministre a dit son estime pour les chauffeurs de taxi, «parce qu’ils travaillent et qu’ils prennent des risques en montant une entreprise». «Je souhaite que vous puissiez prendre le temps d’expliquer ce que vous ressentez, que l’on puisse voir ensemble s’il y a une issue à tout cela. Votre situation m’intéresse et je souhaite que l’on mette tout sur la table», a-t-il ajouté, selon son entourage.

L’intersyndicale des taxis a lancé une mobilisation lundi pour protester contre le projet de convention qui prévoit une unification des tarifs du transport sanitaire, aujourd’hui hétérogènes selon les départements. Ils dénoncent aussi la concurrence des plateformes comme Uber et Bolt, et menacent de durcir leur mouvement, avec la mise en place de blocages près des gares et des aéroports.

Cette tarification qui cause la colère de la profession doit entrer en vigueur le 1er octobre. Pour le gouvernement, l‘objectif est de contrôler la croissance de la dépense de transports sanitaires, qui s’est élevée à 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (+ 45 % depuis 2019). Les taxis seront rémunérés sur la base d’un forfait de prise en charge et d’une tarification kilométrique alignée sur le tarif fixé dans chaque département.

Le nouveau système doit reposer sur une prise en charge de 13 euros par l’Assurance maladie, puis un tarif kilométrique. Il est conçu pour dissuader les retours à vide ou les temps d’attente trop longs. Selon Dominique Buisson, le secrétaire fédéral de la Fédération nationale du taxi (FNDT), aujourd’hui environ 85 % des taxis font du transport conventionné de malades, certains pouvant réaliser 90 % de leurs revenus par ce moyen, notamment en milieu rural.

Mise à jour à 20h40 avec l’annonce de François Bayrou d’un nouveau travail sur la convention