Depuis plusieurs semaines, Strasbourg est en alerte rouge pour le pollen, et tout particulièrement les graminées. Le résultat du tout nouvel « Indice Pollen » d’Atmo Grand Est, qui est désormais chargé de surveiller nos nez qui coulent. Un indice utile, alors que l’OMS estime que 50 % de la population sera touchée par au moins une maladie allergique en 2050.
Alerte nez qui coulent, yeux qui piquent et gorges qui grattent à Strasbourg. Ces dernières semaines, avec le retour des beaux jours et des hautes températures, nombreux/ses ont été les Strasbourgeois(es) touché(e)s par les allergies.
Car avec les bourgeons et le beau temps, vient généralement le vent, qui transporte les minuscules grains produits par les plantes pour se reproduire vers nos yeux, nos gorges et nos poumons. Un phénomène qui touche aujourd’hui en France 20 % des enfants à partir de 9 ans et de 30 % des adultes, tandis que 6 millions de Français(es) souffrent d’asthme. Des chiffres en constante augmentation.
© Marie Goehner-David / Pokaa
Un nouvel indice pour surveiller la concentration de pollen à Strasbourg et en France
Heureusement, un nouvel outil est présent depuis avril pour mesurer la concentration de pollen à Strasbourg et en France : l’indice pollen national. Il se substitue au Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), association chargée depuis trente ans de produire des bulletins polliniques et des alertes, qui a été placé en liquidation judiciaire, le 26 mars dernier.
Utilisant l’IA, il prévoit la concentration de six espèces allergisantes majeures (dont graminées, ambroisie, bouleau…) jusqu’à J+2 à l’échelle de chaque commune. Un complément essentiel aux 7 capteurs déjà installés par Atmo Grand Est dans la région, dont un à Strasbourg sur le toit des Hôpitaux universitaires.
© ATMO France / Capture d’écran
Présenté sous forme d’une carte, accessible ici, on peut ainsi rechercher la concentration de pollen de n’importe quelle commune. Dans le cas de Strasbourg, on peut ainsi remarquer que notre ville est en alerte rouge ce 21 mai [date à laquelle cet article a été rédigé, ndlr], tout particulièrement au niveau des graminées qui vivent leur meilleure vie. Un seuil qui signifie que le niveau de graminées est élevé, étant le 5e plus grave sur les 7, sur une échelle allant du bleu cyan (très faible) au violet (extrêmement élevé).
© Anthony Jilli / Pokaa
Pourquoi est-ce que l’on prend plus cher, année après année ?
La réponse est simple : le changement climatique. Pour exemple, l’hiver 2024 a été anormalement doux, le mois de février ayant été le deuxième mois de février le plus chaud jamais enregistré après 1990, avec une anomalie thermique de +3,6 °C. On pouvait presque à des moment sortir en t-shirt à Strasbourg.
Cette douceur a ainsi accéléré la floraison des noisetiers et des aulnes, avec une production de pollens record à la mi-février. Plus globalement, les saisons polliniques s’allongent, certaines espèces (comme l’ambroisie) devenant plus envahissantes. Pour ne rien arranger, les effets du pollen sont exacerbés par la pollution de l’air, résultant en un véritable enjeu de santé publique. Des phénomènes qui, malheureusement, ne sont pas partis pour s’arranger
© Marie Goehner-David / Pokaa
On peut faire quelque chose pour moins souffrir ?
Alors que le pollen ne semble pas parti pour s’effacer de nos vies et de nos narines, il existe quelques conseils pour essayer de se prémunir au mieux de la gorge qui gratte. En intérieur, ne pas hésiter à se laver les cheveux le soir, aérer au moins 10 min par jour, de préférence avant le lever et après le coucher du soleil, et éviter les facteurs irritants comme la cigarette, les produits d’entretien ou les bougies.
À l’extérieur, éviter de faire sécher le linge à l’extérieur, garder les vitres fermées en cas de déplacements en voiture ou les activités sportives ou tonte du gazon, qui entraînent une surexposition aux pollens.
© Coraline Lafon / Pokaa
Enfin, si vous voulez profiter de vos allergies pour vous faire un peu de sous, Alyatec est là pour vous. Le centre de recherche clinique strasbourgeois, qui réalise des études sur l’allergie, l’asthme, la rhinite et la conjonctivite, lance régulièrement des essais cliniques pour continuer de trouver des solutions aux allergies et à l’asthme. Il n’y a pas de raison que les allergies empoisonnent nos vies, sans qu’on ne puisse en retirer quelque chose.