En tournée pour son nouvel essai, Mary Trump en a profité pour brosser à nouveau le portrait psychologique du président américain.
Elle a dans le visage un vague air de son oncle, Donald. L’air déterminé, le menton carré. La comparaison s’arrête là. Mary Trump, 60 ans, psychologue célèbre, prend la parole aussi souvent que lui permet son poste de commentatrice de la politique américaine pour se démarquer de l’actuel président. Ce samedi, The Telegraph publie un podcast dans lequel elle accuse son oncle, le frère cadet de son père Freddy, de vouloir être président à vie. Une crainte déjà formulée par plusieurs démocrates, alimentée par une déclaration provocatrice fin mars mais sur laquelle Donald Trump est revenu en mai, affirmant qu’il comptait «laisser la place à quelqu’un d’autre», un «grand républicain» comme J.D. Vance ou Marco Rubio. En tournée pour son nouvel essai Who could ever love you, où elle narre en détail son enfance douloureuse entre un père déprimé et une mère glaçante, Mary Trump en a profité pour brosser à nouveau le portrait psychologique de son oncle.
Pour elle, il est inutile de tenter de comprendre la politique imprévisible des droits de douane et les disputes du «roi des tarifs» avec les dirigeants mondiaux dans le Bureau ovale sans comprendre les pathologies que lui a imprimées son enfance. «Personne n’aimait Donald quand il était petit», écrit-elle dans son essai. «En grandissant, ces traits de personnalité se sont durcis, l’indifférence hostile et le manque de respect agressif qu’il avait développés enfant pour l’aider à supporter la négligence dont il souffrait de la part de ses parents.» Son père, Fred senior, un riche promoteur immobilier du Queens, a voulu l’élever comme un «tueur» et en fait un homme «semblable à celui qu’il était à l’âge de trois ans». «Incapable de grandir (…) inapte à maîtriser ses émotions, modérer ses réactions, ou enregistrer et synthétiser des informations», disait-elle déjà dans son ouvrage Trop et jamais assez publié en 2020. Un portrait plutôt compatissant à l’endroit de son oncle, salué par la critique et écoulé à 1,4 million d’exemplaires en une semaine.
Pendant qu’il se concentrait sur son cadet, Fred senior délaissait son premier-né, Freddy, le père de Mary, un pilote de ligne que Donald décrivait comme un «chauffeur de bus dans le ciel». Trop peu viril selon les critères du clan. Mort d’alcoolisme quand elle avait seize ans.
Diagnostic clinique
Pour la psychologue, s’il se soumettait à la batterie de tests cliniques, son oncle pourrait recevoir un diagnostic de «trouble de la personnalité antisociale ou de trouble de la personnalité narcissique». «Il s’agit de personnes qui n’hésitent pas à enfreindre les règles, à franchir les limites du possible, a-t-elle précisé. Des personnes qui font l’école buissonnière, qui mentent beaucoup, qui commettent des vols à l’étalage et qui pensent peut-être que les règles ne s’appliquent pas à elles.»
En 2028, à la fin de son mandat, «il ne s’agit pas de savoir s’il se présentera ou non», a soutenu Mary Trump auprès du Telegraph, affirmant qu’il serait «plus probable qu’il dise simplement :“Je ne vais nulle part”», mettant au défi «de se débarrasser de lui».
Et si sa nièce jouait un rôle dans l’avenir politique du camp démocrate, dont elle se revendique, en miettes depuis les élections de novembre ? se demande le journaliste du Telegraph. L’hypothèse est peu plausible. La clinicienne a la dent dure contre le parti de l’âne : «Les démocrates continuent non seulement de ne pas saisir la situation actuelle, mais aussi de ne pas la comprendre.»
«L’une de mes plus grandes critiques à l’égard de l’administration Biden est qu’elle n’a pas anticipé un second mandat de Trump et qu’elle n’a pas su se préparer adéquatement, a-t-elle explicité. C’était en partie dû à une incapacité à comprendre la situation des citoyens de ce pays. Et en partie à une incapacité à comprendre la situation mondiale. Ils ont besoin d’un dirigeant capable de dire la vérité sans complexe et d’utiliser un langage qui trouve un écho auprès du peuple.»