Patronne depuis bientôt dix ans de la Banque centrale du pays, Elvira Nabioullina (60 ans), joue souvent le rôle à la fois périlleux mais visiblement toléré de porteuse de mauvaises nouvelles dans le paysage politique russe. Taux directeur élevé, lutte contre l’inflation, yo-yo du rouble face au dollar : depuis le début de la guerre, elle a aussi géré stoïquement toutes les turbulences de l’économie russe provoquées par l’invasion de l’Ukraine et les sanctions occidentales qui se sont ensuivies.

Mardi 8 avril, prenant la parole à huis clos devant les députés communistes de la Douma, le Parlement russe, elle a aussi mis en garde contre les conséquences pour le pays de la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump, révèle l’agence de presse officielle Tass. Conséquences indirectes puisque la Russie (tout comme la Biélorussie) n’est pas touchée par la hausse spectaculaire des taxes douanières, une décision que la Maison-Blanche avait justifiée – sans toutefois convaincre tout le monde – par le fait que ces deux pays étaient déjà sous le coup de sanctions américaines en raison de la guerre en