Pour Pierre Gasly, le Grand Prix de Monaco 2025 est à oublier. Pour Yuki Tsunoda aussi. Les deux anciens coéquipiers, aujourd’hui chez Alpine et Red Bull, ont eu maille à partir à la chicane du port après les premiers tours de course, et alors qu’ils avaient chacun effectué l’un des des arrêts au stand obligatoire.
Le Français a accroché l’arrière de la monoplace du Japonais, qui a pu miraculeusement continuer. Train avant gauche plié, il a regagné son stand pour abandonner, prenant soin d’éviter une neutralisation de la course, si ce n’est une fermeture temporaire de la pitlane.
Sur la responsabilité à endosser, les deux hommes n’étaient pas d’accord à l’arrivée. Confirmant qu’il n’avait pas eu de défaillance des freins avant le choc, Pierre Gasly a dit avoir été surpris par un pilotage « erratique » de Yuki Tsunoda devant lui. Ce que le pilote Red Bull conteste, et c’est une version des faits à laquelle les commissaires ont adhéré après avoir enquêté sur l’accrochage.
L’analyse argumentée des commissaires
Pierre Gasly a été contraint à l’abandon.
Photo de: Gabriel Bouys – AFP – Getty Images
« Le pilote de la voiture n°10, ainsi que le représentant de l’équipe, ont soutenu que le pilote de la voiture n°22 n’avait pas laissé au moins une largeur de voiture entre sa propre voiture et le bord de la piste, ce qui aurait provoqué l’accident », précise leur rapport. « Ils ont également affirmé que la voiture n°22 avait changé de trajectoire en freinant, ayant amorcé son freinage sur le côté gauche de la piste après le virage 9, puis s’étant déplacée vers la droite avant le virage 10. Selon eux, cela aurait contribué à l’accrochage. »
« Nous avons examiné la trajectoire prise par le pilote de la voiture n°22 lors des tours précédents. À part quelques différences marginales, la trajectoire était similaire. Il ne s’agissait donc pas d’une défense de position ‘hors trajectoire’, condition nécessaire pour qu’il y ait infraction à l’annexe L. L’obligation de laisser une largeur de voiture ne s’appliquait donc pas. »
« Deuxièmement, nous n’avons pas considéré que le pilote avait changé de direction en freinant pour défendre une position dans un virage (ce qui constitue l’autre interdiction), mais qu’il suivait sa trajectoire de course habituelle à cet endroit du circuit, qui va de la gauche vers la droite. »
« Dans ces circonstances, il nous est apparu que la tentative de dépassement sur la voiture n°22, sur le circuit de Monaco, à l’approche du virage 10, était ambitieuse et avait peu de chances de réussir. Le pilote de la voiture n°10 aurait dû faire preuve de plus de prudence en tentant une telle manœuvre et aurait dû anticiper le déplacement vers la droite de la voiture n°22, comme cela s’était produit lors des tours précédents.
« Nous avons également examiné la télémétrie de la voiture n°10, qui montre un léger blocage des roues arrière au freinage. Cela a contribué à l’incident en réduisant l’efficacité du freinage. Nous avons donc estimé que le pilote de la voiture 10 était entièrement ou principalement responsable de l’accrochage. Nous avons aussi pris en compte le fait que la voiture n°22 n’a subi aucune conséquence sportive immédiate ou évidente suite à cet incident. En revanche, c’est la voiture n°10 qui a été significativement impactée par la collision. »
En s’appuyant sur cette analyse, les commissaires ont décidé d’infliger un réprimande à Pierre Gasly, la première de la saison pour le Français.
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Basile Davoine
Formule 1
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Alpine
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