Par

Flavie Levionnois

Publié le

25 mai 2025 à 19h18

Estelle Pellerin, 24 ans, est originaire de la Manche (Normandie). Après plus de deux ans à se battre contre la leucémie, elle a choisi la voie de l’écriture pour raconter son combat. C’est dans son livre Plus forte la vie ! que la jeune femme s’est confiée sur son histoire.

Un combat difficile à mener

C’est en octobre 2021 que sa vie bascule, Estelle est alors âgée de seulement 20 ans. Atteinte de quelques symptômes tels que des maux de ventres, de la fièvre et des nausées, on lui déclare finalement qu’elle est atteinte d’un cancer, une leucémie. Elle est hospitalisée au CHU de Caen (Calvados), en chambre stérile, pendant 57 jours. Après cela, elle continue son traitement de chimiothérapie, en alternant, durant plusieurs mois, une semaine chez elle et une semaine à l’hôpital. À l’été 2022, les médecins lui annoncent une rechute. Le verdict est sans appel, la jeune femme doit subir une greffe de moelle osseuse pour pouvoir guérir. Elle entre de nouveau en chambre stérile pendant un mois afin de démarrer un nouveau protocole de chimiothérapie, le premier n’ayant pas fonctionné.

Une magnifique victoire !

À la fin de son hospitalisation, fin août 2022, les médecins lui annoncent une très belle nouvelle : trois donneurs sont compatibles. « Comme on a une chance sur un million de trouver une personne compatible à 100 %, trois donneurs ça faisait beaucoup et c’est une chance », explique Estelle. « Après, j’ai continué mon protocole de chimiothérapie jusqu’à ce que la donneuse soit disponible.

J’ai été greffée le 6 janvier 2023, le lendemain de mon anniversaire.

Estelle Pellerin

Mais le combat ne s’arrête pas là, il faut que la greffe fonctionne. Pendant un an, elle est amenée à revenir régulièrement à l’hôpital pour être suivie de très près. « Au début, j’allais à l’hôpital tous les trois jours, puis toutes les semaines, toutes les deux semaines, et ainsi de suite ». Aujourd’hui, la jeune femme est en rémission complète, une magnifique victoire !

Garder le sourire avant tout

Durant son combat face à la maladie, Estelle partageait son histoire sur les réseaux sociaux. Au début, elle ne pensait pas que ça allait avoir un impact, mais finalement son compte a explosé, elle a gagné beaucoup d’abonnés. Elle ne les considérait pas comme de simples abonnés, car ils suivaient son parcours minutieusement. « Je recevais beaucoup d’amour, beaucoup de soutien de la part d’inconnus. On me disait que je faisais du bien à des personnes malades ». Ces messages l’ont conforté dans l’idée de ne pas rester seule et de transmettre son histoire avec le monde extérieur. Partager ce qu’elle traverse sur les réseaux sociaux a même eu un impact au sein de son hôpital. « Les infirmières me disaient ‘Tu ne postes plus beaucoup sur TikTok, dans les chambres d’à côté, ils me demandent si tu es là. Fais des vidéos, ça va leur remonter le moral’. »

Au moment de sa greffe, la jeune femme explique avoir perdu sa joie de vivre, tant le combat était difficile. « Je n’arrivais pas à remonter la pente. J’étais descendue tellement bas que je ne postais plus rien sur les réseaux sociaux. Je me suis rendu compte qu’au moment où je n’avais pas le moral, mon corps m’a un peu lâché. »

« Des mots sur mes maux »

Depuis sa première hospitalisation, Estelle a toujours ressenti le besoin d’écrire sur ce qu’elle traversait. « J’écrivais pour ne pas oublier, pour me décharger psychologiquement. Si j’étais amenée à partir, je voulais, au moins, qu’il y ait des mots sur mes maux ». Elle s’est mise en quête de trouver une maison d’édition ou une association pour l’aider à l’écrire et poste un message sur les réseaux sociaux. C’est comme cela que l’aventure commence et qu’elle obtient un premier contact avec City Éditions.

Au départ, son objectif n’était pas de publier son récit, mais simplement de l’écrire. Au fur et à mesure que le livre prenait forme, elle a eu très peur. La jeune femme, s’est rendu compte que les lecteurs allaient rentrer dans sa vie personnelle « J’ai eu peur du regard des gens, mais aujourd’hui, je ne regrette pas, car je me rends compte que ça aide beaucoup de personnes, je reçois énormément de retours bienveillants ». À travers l’écriture de ce livre, Estelle veut aider les personnes atteintes de ces maladies, elle souhaite leur donner envie de se battre coûte que coûte et de ne jamais rien lâcher.

Ça touche, ça aide, ça met en avant le don de moelle osseuse, pour moi, c’est gagné !

Estelle Pellerin

C’est à présent autour de séances de dédicaces qu’Estelle partage son histoire. Elle y fait la rencontre de nombreuses personnes. « Ce qui est surprenant, c’est qu’à toutes les séances de dédicaces que j’ai pu faire, j’ai tout le temps des personnes, qui achètent le livre ou pas, qui viennent discuter. Les gens se disent que comme j’ai dévoilé mon histoire, à travers un livre, la porte est plutôt ouverte et ils se confient très facilement, ce qui est très enrichissant. Ça les décharge aussi émotionnellement et ils repartent soulagés d’avoir pu discuter ».

Plus forte la vie !, un beau message d’espoir

Paru en mars et coécrit avec Philippe Thomas, le livre est un véritable succès. Un premier tirage de 4 000 exemplaires a déjà été écoulé. « Ça nous fait extrêmement plaisir », explique Philippe Thomas, coauteur du livre et journaliste à Caen au sein de la radio Ici Normandie (anciennement France Bleu). La jeune femme a eu l’idée de raconter son histoire, Philippe Thomas, lui, avait envie d’écrire un livre. Ils ont été mis en relation par la maison d’édition normande City Éditions. C’est ainsi que l’aventure a débuté et qu’ils se sont rencontrés. Entre le moment où Estelle Pellerin et Philippe Thomas se sont mis d’accord et la parution du livre, un an s’est écoulé. Neuf mois d’écriture ont été nécessaires. « Cette expérience a été aussi une découverte pour moi, car j’ai appris à écrire un livre », explique-t-il.

C’est un beau message d’espoir, car elle gardait toujours l’envie et le sourire.

Philippe Thomas

« J’ai passé deux jours chez elle pour enregistrer son histoire. Ensuite, nous sommes allés ensemble au CHU de Caen. J’ai eu la chance qu’Estelle se livre, et que tout le monde ait accepté de me parler. J’ai pu avoir le point de vue de ses proches et même de ses médecins ». Au total, près d’une quinzaine de personnes a témoigné dans ce livre.

Philippe Thomas et Estelle Pellerin en séance de dédicaces à Caen.
Philippe Thomas et Estelle Pellerin en séance de dédicaces à Caen (Calvados). ©Photo transmise par Philippe ThomasSensibiliser les plus jeunes au don de moelle osseuse

Mais son combat ne s’arrête pas là, la jeune femme de 24 ans se rend régulièrement dans des collèges pour sensibiliser les plus jeunes au don de moelle osseuse. « Je voudrais les inciter à s’inscrire au don de moelle osseuse, car être inscrit sur le registre peut sauver une vie », raconte-t-elle. Estelle espère prochainement se rendre dans les lycées afin de poursuivre sa démarche. Pour rappel, le don est possible jusqu’à l’âge de 60 ans, mais il faut au préalable s’être inscrit sur le registre France greffe de moelle entre ses 18 et 35 ans.

À présent, Estelle est en train de créer son association dans le but de lancer des projets pour informer sur le don de moelle osseuse, et aller à la rencontre des gens. Elle souhaite réaliser quelques vidéos pour répondre aux questions qui ont pu lui être posées durant sa maladie.

Plus forte la vie ! , toujours disponible en librairie. Estelle Pellerin continue de partager ses aventures sur Instagram et TikTok.

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.