CHRONIQUE – Déficits commerciaux et désindustrialisation ne sont pas aussi étroitement corrélés que semble le croire l’Administration Trump. L’histoire récente française le démontre bien.

« Il est temps pour nous de mettre fin à notre énorme déficit en faisant payer le Japon et ceux qui en ont les moyens. Notre protection du monde représente des centaines de milliards de dollars pour ces pays, et leur intérêt dans cette protection est bien plus grand que le nôtre. » Même si les échos qui émanent de Washington depuis janvier ne plaident pas toujours en ce sens, Donald Trump a bien de la suite dans les idées. Il avait publié, à ses frais, dans le New York Times du 2 septembre 1987, ce vibrant appel à l’isolationnisme. Personnalité médiatique des affaires, le magnat de l’immobilier réfléchissait alors, au terme du second mandat de Ronald Reagan, à se positionner pour les primaires du Parti républicain de 1988.

Après avoir repoussé de quelques années son projet présidentiel, l’ancien homme d’affaires a fini par emménager à la Maison-Blanche avec, dans ses valises, cette vieille obsession contre les déficits commerciaux. Il en a même fait l’axe principal de la politique économique de son nouveau mandat. Sa vision, partagée par de nombreux défenseurs du protectionnisme, repose sur des hypothèses assez simples : si l’exécutif parvient à annuler les déficits avec les partenaires commerciaux des États-Unis, la production sur le sol américain augmentera automatiquement et le pays s’engagera sur la voie de la réindustrialisation. Que ce soit pour des raisons de souveraineté nationale, de cohésion sociale, de soutien à l’emploi ou encore…

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Le Figaro

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