Les fans de Bruce Springsteen s’en souviendront. Alors que des dizaines de milliers d’entre eux affluaient samedi vers le stade Pierre-Mauroy pour assister au concert de la légende américaine, le métro lillois est tombé en panne. Les deux lignes sont successivement tombées en rade.
Les problèmes ont commencé vers 12h30 avec « une rame muette sur la ligne 1, qui ne répondait pas » et a dû être remorquée jusqu’au terminus, explique la communication d’Ilévia, l’exploitant du réseau de transport en commun de la métropole européenne de Lille (Mel).
Des bus mobilisés en remplacement
Le trafic a pu reprendre brièvement, avant d’être à nouveau interrompu sur la même ligne en raison d’un problème de fermeture de porte. Il n’a repris que vers 23h15, selon Ilévia. Parallèlement, la ligne 2 a été immobilisée entre 22h30 et minuit « pour un problème de pneumatique ».
Une quarantaine de bus, dont 12 avaient été préparés par anticipation pour le concert de Bruce Springsteen, ont été mobilisés en remplacement.
Sur les réseaux sociaux, les spectateurs ont partagé leur mécontentement face à ces problèmes récurrents. « Sortie du concert du Boss. Pas de métro ligne 1 à Lille. Fermée. 50.000 personnes dont beaucoup d’étrangers à pied ou des bus de remplacement. Bravo », a écrit l’avocat lillois Frank Berton sur X. D’autres usagers décrivent un « parcours du combattant », la « galère » avant et après le concert.
Mi-mai déjà, la circulation avait été interrompue sur la ligne 1 pendant plus de quarante-huit heures, un record, en raison d’un problème informatique touchant le pilote automatique. Longue de 12,5 kilomètres, cette ligne est la plus ancienne ligne de métro sans conducteur au monde, inaugurée en 1983.
Doublement de la longueur des rames en 2026
Le métro lillois est régulièrement touché par des pannes ces derniers mois. La Mel a prévu de reverser dans les prochaines semaines 4 millions d’euros aux usagers en raison des dysfonctionnements subis fin 2024. Ces perturbations sont notamment dues au déploiement du nouveau pilote automatique de la ligne 1, qui doit être accompagné en 2026 du doublement de la longueur des rames de la ligne.
La Mel a retenu en 2012 Alstom pour ce chantier à 266 millions d’euros, dont la livraison était initialement prévue en 2016. Les retards du projet ont entraîné plusieurs contentieux entre la Mel et Alstom. La collectivité et le groupe ont cependant signé en janvier un nouveau contrat de 210 millions d’euros pour 15 rames supplémentaires.