Lundi, cela fera trois ans que la Russie a envahi l’Ukraine. Et le Royaume-Uni veut hausser le ton. C’est le moment de « serrer la vis contre la Russie de Poutine », a déclaré ce dimanche le ministre des Affaires étrangères David Lammy.
« Demain, je prévois d’annoncer le plus gros paquet de sanctions contre la Russie depuis les jours qui ont suivi le début de la guerre, pour éroder sa machine militaire et réduire les revenus qui alimentent la destruction en Ukraine », a-t-il ajouté.
Londres a déjà sanctionné plus de 1 900 individus et entités en réponse au lancement de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022. « C’est un moment critique dans l’histoire de l’Ukraine, de la Grande-Bretagne et de toute l’Europe, a estimé David Lammy, dont le pays est un soutien clé de Kiev. C’est pourquoi il est temps pour l’Europe de redoubler son soutien à l’Ukraine », a-t-il poursuivi.
Un soutien financier
Il a rappelé que le Royaume-Uni restait engagé à fournir 3 milliards de livres (3,6 milliards d’euros) d’aide militaire par an à Kiev et était prêt à envoyer des soldats britanniques « dans le cadre d’une force de maintien de la paix si nécessaire », dans l’éventualité d’un cessez-le-feu.
« Nous travaillons avec les États-Unis et nos partenaires européens pour parvenir à une paix durable et juste, en étant clairs sur le fait qu’il ne peut rien se passer concernant l’Ukraine sans l’Ukraine », a-t-il dit.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, le Royaume-Uni a pris contre la Russie, en coordination avec ses partenaires notamment européens, de nombreux trains de sanctions, consistant en des gels d’avoirs et des interdictions de voyage.
Ces mesures ciblent notamment les secteurs financier, aérien, militaire et énergétique russes, ainsi que des individus proches du régime de Vladimir Poutine ou impliqués dans la guerre, y compris dans des pays tiers.
De son côté, l’Union européenne doit elle aussi adopter une nouvelle salve de sanctions contre la Russie, comprenant entre autres une interdiction d’importer de l’aluminium russe dans l’UE.
À la rencontre de Trump
Le Premier ministre britannique Keir Starmer doit se rendre jeudi à Washington pour rencontrer Donald Trump, qui multiplie les invectives à l’encontre du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Le président américain a aussi accusé le dirigeant travailliste et le président français Emmanuel Macron – attendu lundi à la Maison Blanche – de n’avoir « rien fait » pour mettre un terme à la guerre.
Les Européens, désarçonnés par le soudain dialogue américano-russe sur l’Ukraine, redoutent que Donald Trump mette fin à la guerre à des conditions favorables à Moscou sans fournir de garanties de sécurité à Kiev.
L’appel de Zelensky à l’unité
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé ce dimanche à l’unité des États-Unis et de l’Europe en vue d’une « paix durable », à la veille du troisième anniversaire de l’invasion russe et dans la foulée du virage favorable à Moscou pris par Donald Trump.
« Nous devons faire de notre mieux en vue d’une paix durable et juste pour l’Ukraine. Ceci est possible avec l’unité de tous les partenaires : il faut la force de toute l’Europe, la force de l’Amérique, la force de tous ceux qui veulent une paix durable », a dit Zelensky sur Telegram.