Entre tournois de golf et moments en famille, le roi de la terre battue, à qui un émouvant hommage a été rendu dimanche à Roland-Garros, savoure sa retraite sur l’île de Majorque comme jamais.

Il avait les larmes aux yeux, ce dimanche 25 mai, lors du vibrant hommage qui lui a été rendu à Roland-Garros. Depuis novembre 2024, et une défaite en coupe Davis, Rafael Nadal a annoncé qu’il se retirait des courts. Fini les 250 jours de voyage par an, les entraînements harassants et la pression des Grands Chelems. Depuis sa retraite sportive, Rafael Nadal a troqué ses baskets contre des chaussons de papa et un caddie de golf. Dans son bureau de Manacor, sur l’île de Majorque, l’ancien numéro un mondial de tennis confie à Paris Match  sa nouvelle réalité : «C’est un sacré bonheur. Pendant vingt ans, j’ai voyagé dans le monde 250 jours par an. Mais je revenais toujours chez moi, ici, à Manacor, sur l’île de Majorque. C’est resté ma bulle, mon jardin secret. Aujourd’hui, je profite à fond, je passe l’essentiel de mon temps avec les miens, à jouer avec mon fils, à goûter des bonheurs simples.»

À 38 ans, Rafael Nadal vit ce qu’il qualifie lui-même de «changement radical». Après des années au plus haut niveau du tennis mondial, l’Espagnol navigue encore dans sa nouvelle existence, loin des courts et des projecteurs. «Le tennis ne me manque pas», affirme-t-il sans nostalgie, expliquant qu’il a arrêté «avec la certitude d’avoir tout donné et parce que son corps ne lui permettait plus de continuer au plus haut niveau». D’autant qu’aujourd’hui il peut au mieux profiter des siens.

Vie de famille préservée à Manacor

Sous le soleil chaud de Majorque, dans sa spectaculaire villa de Porto Cristo perchée sur une falaise, Rafael Nadal coule des jours paisibles loin du tumulte des courts internationaux. C’est là, dans sa propriété de 7000 m² avec ses 1200 m² habitables et son accès direct à la Méditerranée, que l’ancien champion de tennis a trouvé refuge avec Maria Francisca Perelló, surnommée Xisca, son épouse depuis 2019. Directrice de projets pour la Fondation Rafael Nadal, cette Espagnole de 36 ans a fait de la discrétion presque un art de vivre. Pas de réseaux sociaux, pas d’interviews, juste une présence bienveillante dans l’ombre de son champion de mari.

Maria Francisca «Xisca» Perelló et son fils Rafael Nadal Junior. (Malaga, le 19 novembre 2024.)
Jean Catuffe / Getty Images

Ensemble, le couple a donné naissance à Rafael Junior, en octobre 2022. On imagine bien le petit garçon de 2 ans et demi en train de gambader, une mini-raquette à la main, dans les vastes jardins de leur propriété face à la mer. Et bientôt, il ne sera plus le seul. Début avril, la presse espagnole a révélé la grossesse de Xisca Nadal. D’après le magazine espagnol ¡Hola!, le bébé devrait naître durant l’été 2025 et tout se passerait au mieux, «contrairement à la précédente, où [Xisca] a traversé des difficultés qui l’ont obligée à être hospitalisée quelques semaines avant de donner naissance à son premier enfant». Il y a un mois, le ventre déjà très arrondi de Xisca Perello, à la cérémonie des Laureus Awards, est venu confirmer les infos des tabloïds.

Des cours de tennis aux greens de Majorque

Mais l’esprit de compétition n’est jamais loin. Depuis sa retraite, l’ancien roi de la terre battue s’adonne à sa nouvelle passion : le golf. Avec cette même détermination qui l’a mené au sommet du tennis, Rafael Nadal enchaîne les swings et les putts. «Je me passionne pour le golf parce que j’adore la compétition et que cela me détend», avoue à Paris Match «Rafa», qui est niveau scratch, handicap zéro.

Preuve qu’il faut compter sur lui : début mai, il s’est aligné au parcours du Masters, à Augusta, aux États-Unis, en faisant le départ des pros avec un score très honorable (+8), meilleur que celui de certains membres du top 50 mondial. Pas peu fier de sa participation à la compétition, il raconte : «La vérité, c’est que c’est super difficile mais que ça reste un privilège et une aventure incroyable de jouer à Augusta. Ça a été ma meilleure expérience de golf avec Saint-Andrews, en Écosse. Ce sont les deux parcours les plus mythiques de l’histoire de ce sport. (…) C’était fantastique. Ailleurs, j’ai joué avec des joueurs de tennis comme Lleyton Hewitt ou Albert Costa et des pros espagnols de golf, tels Jon Rahm (ancien numéro 1 mondial, NDLR), Sergio Garcia ou Gonzalo Fernandez-Castaño. Je suis surtout un grand fan de golf devant la TV. J’ai suivi jusqu’au bout de la nuit la victoire de Rory McIlroy aux Masters d’Augusta en avril. Ça m’a ému aux larmes.»

Rafael Nadal alors du New Corporate Balearhouse au Golf Santa Ponça. (Majorque, le 1er février 2025.)
Getty Images

Mais l’Espagnol de 38 ans ne se contente pas de cette nouvelle lubie sportive. Dans son bureau de Manacor, entre deux parties de cache-cache avec Rafael Junior, il orchestre un empire en pleine expansion. «J’ai énormément de choses à faire : ma fondation, mon académie de tennis qui est en pleine expansion, ma compagnie de compléments alimentaires, NDL ProHealth. Et aussi la marque Rafael Nadal, pour laquelle nous sommes très sollicités», énumère-t-il. Puis d’ajouter, plus enthousiaste que jamais : «C’est une période passionnante. Je découvre plein de nouveaux univers et de nouvelles expériences.»

Les petits plaisirs d’une vie libérée

Sa nouvelle vie lui permet aussi de redécouvrir des plaisirs simples. «Quand j’étais joueur professionnel, c’était déjà possible de boire du vin, du gin ou de la tequila. Mais de manière exceptionnelle. Le tennis ne m’a pas enlevé les plaisirs de la vie. Il m’a juste demandé de les vivre moins souvent. Maintenant, j’ai plus de liberté», confie-t-il encore à Paris Match. En attendant, Rafael Nadal a savouré l’hommage rendu porte d’Auteuil où le tournoi de Roland-Garros vient de commencer. «Quelque chose de simple, à son image», avait annoncé Amélie Mauresmo, la directrice du tournoi. «Il n’aime pas trop être au centre de l’attention. Il nous a orientés sur l’ambiance générale et sur ce qu’il souhaite. On essaie de répondre au cahier des charges. Ce sera donc un moment sincère, authentique, forcément chargé d’émotion, ici, à Roland-Garros, son tournoi de cœur», qu’il a remporté 14 fois. Une légende.

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