Le Conseil d’administration de l’Institut d’études politiques (IEP) de Strasbourg a voté mardi 8 avril 2025 au soir pour le maintien du partenariat avec la Lauder School of Government de l’Université Reichman en Israël, et contre les recommandations du comité qui avait été mis en place pour mettre fin aux blocages.

La décision du Conseil d’administration a été prise lors d’un vote à bulletin secret : 16 voix ont été enregistrées pour le maintien du partenariat, 14 contre et trois abstentions.

« Ça a été des échanges très argumentés sur le fond, le partenariat académique, est-ce que les critères académiques étaient pertinents pour être mobilisés » et mettre fin au partenariat, a déclaré à la sortie du conseil d’administration Emmanuel Droit, directeur délégué aux études. « Les administrateurs ont jugé que ce n’était pas le cas ».

Ces derniers sont sortis sous les hués d’une soixantaine d’étudiants mobilisés. « J’estime que Sciences Po Strasbourg a raté une occasion de se reconstruire autour d’un processus qui était vertueux », a regretté un enseignant sous couvert d’anonymat.

Comité d’évaluation

En mars, un « comité d’examen du partenariat » avait été mis en place pour évaluer ce partenariat académique et élaborer des recommandations quant à son éventuel maintien. Cette solution avait été trouvée après plusieurs semaines de blocages de l’établissement, consécutif à un vote du Conseil d’administration favorable à un rétablissement du partenariat, suspendu en juin 2024 par un vote de cette même instance.

Après deux semaines de travaux, le comité d’examen, composé de cinq enseignants, représentant les différents domaines d’enseignement, et cinq étudiants élus par leurs pairs, avaient recommandé, dans un document de 13 pages, de « mettre un terme aux relations avec la Lauder School of Government en cessant les échanges étudiants avec cet établissement au titre des années universitaires 2025 et suivantes », et de « rechercher un partenariat alternatif avec une université israélienne satisfaisant aux critères académiques ».

« Si à Strasbourg ou ailleurs, un conseil d’administration mettait fin à un partenariat académique pour des raisons militantes, nous saisirions immédiatement le tribunal administratif », avait déclaré Philippe Baptiste, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, dans un entretien publié dimanche par Le Parisien.