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Rédaction Grenoble

Publié le

26 mai 2025 à 11h20

Début 2025, Imad Tintin – Imad Ould Brahim de son vrai nom -, Algérien de 31 ans, a été arrêté à Échirolles près de Grenoble. Il est accusé de « provocation directe à un acte de terrorisme » dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, supprimée depuis.

Son procès a déjà été renvoyé à deux reprises depuis le début de l’année, d’abord pour préparer sa défense, puis pour que soit réalisée une expertise sur la traduction de ses propos, tenus en arabe dialectal.

Vendredi 23 mai, le tribunal correctionnel de Grenoble s’est penché sur l’affaire.

Des faits requalifiés

Les faits ont été réexaminés sur la base d’une nouvelle traduction effectuée par un expert agréé de la Cour de cassation. Les propos initialement reprochés au prévenu appelant à « brûler vif, tuer et violer sur le sol français », que son avocat a d’emblée contesté, n’apparaissent plus.

En revanche, des expressions comme « Nous les Algériens, nous les gens du sang, nous avons grandi dans le sang (…) on va vous mettre le feu » ont été retenues.

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Le parquet a donc requis une « requalification » à la baisse des faits reprochés à l’influenceur, désormais poursuivis pour « menaces ».

« Emballement » autour de l’affaire

Le procureur de la République de Grenoble, Étienne Manteaux, a déploré lors de l’audience « l’emballement » dont l’affaire a fait l’objet, après l’interpellation de plusieurs autres influenceurs algériens dans l’Hexagone.

Selon lui, s’il apparaît désormais que les propos tenus par Imad Tintin ne relèvent pas d’une « provocation directe à un acte de terrorisme », il estime toutefois que Imad Ould Brahim a « clairement dérapé » et doit être condamné.

Le procureur a ainsi requis six mois de prison, dont quatre avec sursis.

« Tout ça pour ça »

« Tout ça pour ça », soupire l’avocat de la défense, Me Alexandre Rouvier. Pour lui, son client a été « livré en pâture », sans que le « contexte » d’opposition sur les réseaux sociaux de groupes de partisans et d’opposants au régime algérien ne soit pris en compte.

Toujours selon l’avocat, le dossier a aussi pris une tournure « politique » en France avec une réaction du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, puis l’ouverture d’une enquête par la justice. Il a plaidé la relaxe pure et simple de son client, un « homme abîmé par ce qu’il a vécu ».

Le tribunal a mis sa décision en délibéré pour le 10 juin.

Avec AFP

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