Une centaine de taxis stationnent sur l’avenue du Prado, ce lundi 26 mai, et empêchent la circulation de Castellane jusqu’au croisement avec le boulevard Périer (8e). Ils poursuivent le mouvement lancé lundi dernier, pour s’opposer à la nouvelle convention que souhaite mettre en place la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) afin d’encadrer le transport médical.

Contrairement à la semaine dernière, aucun autre point de blocage n’est prévu par les professionnels aujourd’hui, ni à la gare Saint-Charles ni à l’aéroport de Marignane qui faisaient l’objet de filtrage jusqu’à ce week-end.

Alors que les représentants de la profession doivent rencontrer le Premier ministre demain, les chauffeurs veulent continuer à « mettre la pression » sur le gouvernement.

« On ne va pas perdre 30% de notre chiffre d’affaires sans bouger, confie Anthony, artisan taxis marseillais depuis 5 ans et qui a participé à « toutes les mobilisations » depuis lundi dernier. Aujourd’hui, le transport médical représente 80% de notre activité. Pas par choix, mais parce que le travail en station a été totalement absorbé par les VTC. Si le tarif au kilomètre du transport médical passe de 1,60 € à 1,10€, comme le prévoit la nouvelle convention, beaucoup ne taxis vont mettre la clé sous la porte… »

Le gouvernement défend ce nouveau système qui permet un meilleur contrôle de cette activité et prévoit 300 millions d’économie par an grâce à cette nouvelle convention (sur les 3 milliards annuels que représente le transport médical). Les chauffeurs défendent, eux, « une organisation actuelle déjà très surveillée ». « On rentre tous nos trajets dans une application, avec un système de télétransmission vers la CPAM, décrit Thomas, locataire gérant depuis deux mois. Si la Sécu a connaissance d’abus, nous ne nous opposons pas à davantage de contrôles et à des sanctions. Mais on ne peut pas pénaliser l’intégralité d’une corporation. Et des chauffeurs qui respectent les règles et font face à d’énormes charges pour continuer à travailler. »

Le mouvement de grève qui s’étend depuis une semaine commence d’ailleurs à peser sur les ressources des professionnels, qui ont décidé d’instaurer un « système de roulement » pour la poursuite du mouvement, avec des professionnels en grève un jour sur deux selon leur numéro de licence.