C’est en toute discrétion, mais avec détermination, que le préfet du Var, Philippe Mahé, s’est rendu samedi matin à La Valette-du-Var pour rencontrer le maire, Thierry Albertini. Objectif: officialiser deux mesures majeures en matière de sécurité, qui marquent un tournant dans l’organisation des forces de l’ordre sur la commune.

La première concerne la coopération entre la gendarmerie et la police nationale. Jusqu’à présent, La Valette relevait exclusivement de la compétence de la police nationale, en tant que zone urbaine. Pourtant, paradoxalement, le groupement de gendarmerie est installé sur son territoire… sans pouvoir y intervenir. Une incohérence que les deux responsables ont choisi de corriger.

« Une coopération renforcée »

« À partir de juin, nous allons mettre en place un dispositif régulier permettant à la gendarmerie d’agir, aux côtés de la police nationale et de la police municipale, sur certaines opérations ciblées », a annoncé le préfet Mahé. Il s’agira notamment de renforcer la visibilité des forces de l’ordre dans les lieux sensibles ou à forte affluence: centre-ville, voie piétonne, ou lors de manifestations locales. « Ce n’est ni une fusion, ni un transfert de compétence, insiste le maire. C’est une coopération renforcée, de bon sens, avec des hommes et des femmes qui vivent dans notre commune. » Beaucoup de gendarmes sont en effet logés à La Valette et souhaitent contribuer à la sécurité de leur propre ville.

Deuxième mesure forte: le retour de la police nationale en centre-ville sous la forme d’une permanence physique, en partenariat avec la police municipale. Si un poste de police municipale existe déjà, aucun bureau n’était jusqu’à présent dédié à la police nationale. Cela va changer dès la rentrée de septembre. « Nous allons créer un espace d’accueil partagé, inspiré de ce que nous avons mis en place au Val des Rougières », explique le préfet. Les policiers nationaux, actuellement basés à La Garde, viendront y assurer des permanences sur des créneaux définis, en lien avec les équipes municipales. Il ne s’agira pas d’un commissariat, mais d’un lieu de proximité permettant notamment le dépôt de plaintes, l’information des usagers et la coordination des actions sur le terrain.

« Voir des uniformes, pouvoir parler à un agent, ça change tout »

Pour le maire Thierry Albertini, cette présence renforcée est une réponse concrète à une demande de longue date des Valettois: « La sécurité ne se mesure pas seulement en statistiques. Elle se vit dans la rue, au quotidien. Voir des uniformes, savoir qu’on peut parler à un agent, ça change tout. »

Le préfet a salué la volonté politique locale, soulignant que de telles expérimentations ne peuvent fonctionner que si les conditions sont réunies  un maire investi, des forces de l’ordre mobilisées, et une vraie coordination. « Ce n’est pas du tout tout de suite, c’est du concret, pensé, réfléchi, avec une seule ambition : rendre la vie plus sûre pour les habitants. »

Avec ces deux annonces, La Valette-du-Var devient un territoire pilote en matière de collaboration entre forces de sécurité. Une avancée pragmatique, construite sur le terrain, et qui pourrait bien inspirer d’autres communes du département.