Alors que le chômage reculait de manière constante ces dix dernières années en Haute-Garonne, passant de 10,8 % à 7,7 %, la courbe repart à la hausse. En réponse, les élus locaux ne ménagent pas leurs efforts pour « coordonner » les nombreux dispositifs et acteurs locaux. « L’emploi n’est pas une compétence des métropoles mais nous avons choisi, depuis longtemps, d’apporter notre contribution », rappelle Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de la Métropole.
Ainsi, depuis 2021, la collectivité a organisé 28 événements pour rapprocher recruteurs et candidats, et une dizaine de forums supplémentaires sont déjà prévus cette année. Car ces rencontrent connaissent un vif succès : leur attractivité progresse, avec « entre 800 et 1800 participants » à chaque fois et surtout, leur efficacité n’est plus à démontrer. « 40 % des offres sont pourvues dans les quinze jours qui suivent », se félicite Isabelle Ferrer, conseillère métropolitaine en charge de la politique emploi.
Une mobilisation renforcée pour les publics les plus éloignés
En 2024, la métropole indique également avoir versé 1,7 million d’euro à une quarantaine d’associations agissant en faveur de l’emploi. En parallèle, elle multiplie les initiatives, comme sa propre plateforme emploi lancée l’an dernier et qui recense, à date, 4968 offres. Plus de 25 000 candidats y ont déjà créé leur compte.
Un autre dispositif, et peut-être le plus ancien, le PLIE (Plan local pour l’insertion et l’emploi), permet à la collectivité de mener un travail de fond auprès des publics les plus éloignés de l’emploi, et ce depuis vingt ans. Les 35 référents métropolitains assurent un suivi personnalisé « d’environ 2800 personnes, dont 67 % de femmes », sur deux ans en moyenne. « Il faut du temps pour lever certains freins : logement, mobilité, langue… », explique l’élue. A terme, 57 % des participants en sortiront avec un emploi de longue durée (plus de six mois) ou une formation qualifiante.
Focus est fait sur les quartiers prioritaires de la ville, où vivent 13 % des Toulousains. A la Reynerie ou encore à Bagatelle, le nouveau label national Cité de l’emploi permet aux élus d’octroyer des financements à des actions ciblées. « En 2024, l’État nous a versé 100 000 euros au titre de ce dispositif national. Cette année, ce sera moitié moins. C’est dommage car il est très efficace », regrette Isabelle Ferrer.
Malgré cette baisse de moyens, la collectivité entend maintenir le cap : tous les leviers seront activés, y compris celui de la commande publique. « En six ans, nous avons plus que doublé le montant des commandes aux structures d’insertion spécialisées, comme les CAT (Centres d’aide par le travail). Cela représentait 2,9 millions d’euros l’an dernier », détaille le président.
Marie-Dominique Lacour
Photo : Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse métropole, et Isabelle Ferrer, conseillère métropolitaine en charge de l’Economie, l’Innovation et l’Emploi. Crédit M.-D.L.-ToulEmploi