© FRSEA IDF - Guillaume Moret, président de la FDSEA IDF et agriculteur dans le Val-d’Oise. 

© FRSEA IDF – Guillaume Moret, président de la FDSEA IDF et agriculteur dans le Val-d’Oise. 

Le mouvement de grogne des agriculteurs reprend. Alors que l’examen de la proposition de loi Duplomb débute à l’Assemblée nationale, les exploitants se mobilisent au pied du Palais Bourbon, notamment ceux originaires de l’Île-de-France. Outre un barrage filtrant positionné sur la N118 en Essonne, des opérations escargot ont été annoncées sur l’A15, la N184 et la N104. 

“Dans le cadre de la mobilisation agricole, des perturbations sont en cours sur la N118. Des déviations ont été mises en place pour sécuriser la circulation aux Ulis et sur le plateau de Saclay”, expliquait en matinée la préfecture de l’Essonne. La préfecture du Val-d’Oise expliquait également : “dans le département, les conditions de circulation sont actuellement difficiles sur l’A15 vers Paris et la N184 vers Cergy. La circulation est fortement ralentie par endroit”. 

Le mouvement des agriculteurs “parti pour durer”

“Il faut lever les distorsions de concurrence. On ne peut pas se battre sur les mêmes marchés que nos collègues avec des règles qui sont différentes”, a expliqué sur RMC Guillaume Moret, président de la FDSEA Île-de-France Ouest et agriculteur au Plessis-Gassot, dans le Val-d’Oise. Selon lui, les attentes des agriculteurs sont fortes et le mouvement est parti pour durer. 

Sur la question des acétamiprides, un produit de la famille des néonicotinoïdes, l’exploitant demande une homologation temporaire sous certaines conditions, afin de retrouver la compétitivité. Ce produit est notamment important pour la culture des noisettes et des betteraves. “Ces néonis ont été retirés parce qu’ils étaient considérés comme des insecticides tueurs d’abeilles, alors que les betteraves ne produisent pas de fleur au moment où nous les récoltons. Il s’agissait de traitements des semences, donc très localisés”, a ajouté Guillaume Moret. 

En 2020, année de l’interdiction du produit, de fortes attaques de pucerons ont fait passer les rendements de 85 tonnes à 20 tonnes par hectare. “On nous avait fait des promesses, rien n’est tenu, on n’avance pas, on patine”, a poursuivi l’exploitant.

Interrogé devant l’Assemblée nationale par BFM, Clément Torpier, président des JA (Jeunes agriculteurs) IDF, a déploré le dépôt de près de 3500 amendements. “On continue de marcher sur la tête, c’est une forme de trahison de certains députés qui sont venus l’an dernier sur des points de mobilisation pour nous soutenir, aujourd’hui une partie ne va pas tenir ses engagements”, a-t-il indiqué, demandant l’adoption du texte d’origine dans son entièreté.