Défendre la liberté d’expression : tel va être le mot d’ordre de Glénat ces mardi 27 et mercredi 28 mai. La maison d’édition, dont le siège est à Grenoble, comparaît en effet cette semaine au tribunal de Nanterre dans le cadre de l’affaire Bastien Vivès.
Pour rappel, l’auteur de bandes dessinées est jugé pour « fixation d’une image à caractère pornographique d’un mineur de 15 ans » et de sa « diffusion en vue de sa transmission ». Sont en cause ses œuvres Petit Paul et La décharge mentale, toutes deux accusées de promouvoir une vision sexualisée des mineurs. La première est éditée par Glénat, la seconde par Requins Marteaux, maison d’édition bordelaise elle aussi présente sur le banc des accusés.
« On peut comprendre que cet album [Petit Paul] ait pu choquer, interroger, poser des questions auprès des lecteurs », a admis Marion Glénat-Corveler, présidente du directoire depuis 2021 de la maison d’édition iséroise, lors d’un entretien accordé il y a quelques jours à l’AFP. Dans l’album incriminé, on y voyait notamment une relation sexuelle entre un enfant et sa maîtresse.
« On est assez serein »
Pour défendre la liberté d’expression, « une des valeurs fondamentales de notre métier d’éditeur », Glénat sera défendu lors du procès par l’avocat Richard Malka. « On est assez serein, poursuit à l’AFP la numéro un de la maison d’édition grenobloise. Ce ne sera pas un moment sympathique à vivre, mais on défendra cette valeur-là […] Elle est menacée, clairement. Vous l’avez bien vu dans le procès de Charlie qui a eu lieu l’année dernière. Et puis, l’époque a changé. On ne s’autorise plus les mêmes choses. On s’autocensure, c’est vrai, de nous-mêmes un peu. »