Une communication dans l’urgence qui se retourne contre le Palais. La diplomatie russe s’est moquée après-midi du démenti apporté par l’Elysée après qu’une vidéo d’Emmanuel et Brigitte Macron à leur arrivée au Vietnam est devenue virale, plus tôt dans la journée. La vidéo en question, filmée depuis le tarmac, montre la main de Brigitte Macron aller au visage de son mari avant que le couple ne descende de l’avion présidentiel.

Moment de complicité ou de tension entre le chef de l’Etat et son épouse ? Pour la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, là n’est pas la question : «Ce qui est intéressant, ce n’est pas ça mais ce que va imaginer cette fois le palais de l’Elysée pour couvrir ce nouvel “Emmanuel-gate”.»

Après avoir un temps démenti la véracité de la vidéo, «compte tenu du site émetteur» qui rapportait l’information – celui de la chaîne Russia Today, qui affirmait que Macron «se fait agresser par Brigitte» –. les conseillers présidentiels ont décrit la scène comme «un moment où le Président et son épouse décompressaient une ultime fois avant le début du voyage en chahutant».

Une version commentée tout en sarcasmes par Maria Zakharova. «Qu’est-ce que ce sera cette fois ? La Première dame a voulu remonter le moral de son époux en lui caressant doucement la joue mais a mal calculé sa force ? Elle lui a donné un mouchoir mais s’est ratée ?», a-t-elle ironisé dans un message diffusé sur Telegram. «Ma suggestion : peut-être qu’il s’agissait de la main du Kremlin ?»

Emmanuel Macron a démenti lundi toute «scène de ménage» avec sa femme, assurant que le couple «se chamaillait» et appelé «tout le monde au calme» sur les interprétations de ces images. En Russie, les différents médias, acquis au pouvoir russe, s’en sont fait les choux gras.

Une frénésie qui a rappelé une fausse information propagée mi-mai par les mêmes médias proches du Kremlin : le mouchoir blanc pris par Emmanuel Macron, à bord d’un train pour Kyiv à la mi-mai, et que médias, influenceurs et responsables russes avaient assimilés à un sachet de cocaïne. Des allégations que Maria Zakharova a de nouveau convoqué dans ses commentaires : «La dernière fois, quand les médias avaient été témoins d’une “soirée enneigée” dans le wagon du train, les communicants de Macron n’avaient rien imaginé de mieux que d’accuser les journalistes de diffuser des fausses informations.» En l’espèce, les accusations avaient aussi été démenties par des journalistes présents sur place.

Pour sa part, Emmanuel Macron a attribué lundi ces instrumentalisations à «des réseaux qui sont assez tracés» et lui sont hostiles, pointant du doigt nommément «les Russes» et «les extrêmes en France».