Si le mobile ayant conduit au meurtre de Martial Bounour, ce mardi 8 avril à Venzolasca, reste encore à déterminer, une chose est sûre : ce quadragénaire défavorablement connu des autorités judiciaires pour des escroqueries et des activités liées aux stupéfiants dans les Bouches-du-Rhône n’en était pas à son premier épisode de violence.
La victime avait déjà échappé à la mort à au moins deux reprises au cours de la dernière décennie, sans qu’aucun lien ne puisse être établi à ce stade entre ces différentes affaires. Martial Bounour avait été visé par une tentative de meurtre survenue à Aix-en-Provence, en janvier dernier.
Cet homme de 44 ans avait déjà frôlé la mort dix ans plus tôt. Incarcéré aux Baumettes, à Marseille, pour défaut de permis de conduire, il avait été sauvagement poignardé dans la cour de promenade par d’autres détenus en décembre 2015 dans un contexte de rivalités entre bandes de la cité phocéenne. L’homme avait été réanimé dans un état critique à l’hôpital de la Timone. Trois ans plus tard, trois hommes avaient été condamnés pour cette agression par le tribunal correctionnel de Marseille.
« Un proche du clan Federici »
À l’époque, l’affaire avait été replacée par le procureur de la ville dans un contexte de règlements de comptes entre le clan des « Blacks » et celui des « Gitans » – appelé aussi le « clan des frères Bengler » – présenté comme l’un des plus violents de la région, auquel aurait appartenu la victime. Au cours de ses auditions, Martial Bounour avait assuré aux enquêteurs avoir été « confondu avec un autre, un Corse. »
Quels étaient justement les liens de cet homme avec l’île ? Selon plusieurs sources, ce quadragénaire présenté comme appartenant au milieu du grand banditisme se rendait régulièrement dans la région de la Casinca, où il séjournait. Il est considéré par les services d’enquête comme une personnalité proche du « clan Federici », une bande criminelle originaire de Venzolasca, dont les activités s’étendraient également dans les Bouches-du-Rhône.