Une équipe de l’université du Michigan a pu tester ZEUS, le laser le plus puissant jamais construit aux États-Unis. Lors de sa première expérience, ZEUS a atteint une puissance de 2 pétawatts, soit 2 fois 10 puissance 15 watts. Durant ce test, ZEUS a généré des impulsions laser ultracourtes, durant seulement 25 quintillionièmes de seconde. Pour atteindre une telle puissance, le système utilise des cristaux de saphir dopés avec des ions de titane. Cette combinaison permet de concentrer une immense énergie dans un laps de temps extrêmement bref, sans endommager les composants du système.

Le nom ZEUS est l’acronyme de Zettawatt-Equivalent Ultrashort pulse laser System (que l’on pourrait traduire par Système laser à impulsions ultracourtes équivalent au zettawatt). Même s’il ne dépasse pas pour l’instant les 2 pétawatts, il est néanmoins conçu pour simuler des conditions où la puissance perçue atteint l’échelle du zettawatt (10 puissance 21 watts). Cette « illusion » de puissance extrême permet aux chercheurs d’explorer des phénomènes physiques encore inédits et de déjà envisager des cas d’usages pratiques.

Bien que les impulsions de ZEUS soient extrêmement brèves, elles laissent entrevoir de nombreuses applications à venir. Cela concernera aussi bien la médecine, avec le développement de nouvelles techniques d’imagerie médicale et de thérapies ciblées, que l’astrophysique, avec la simulation de trous noirs, ou même la sécurité nationale avec la possible détection de matières dangereuses et le développement de technologies de défense avancées.

Au final, ZEUS est conçu pour atteindre une puissance maximale de 3 pétawatts et sera en théorie accessible aux chercheurs du monde entier, lesquels peuvent d’ores et déjà soumettre des propositions d’expériences.

Pour rappel, le record du laser le plus puissant jamais développé appartient toujours au système High Power Laser System (HPLS) développé par le groupe français Thales, capable de délivrer des impulsions atteignant 10 pétawatts, ce qui en fait le laser le plus puissant au monde. Il est actuellement utilisé pour des recherches avancées en physique nucléaire dans centre de recherche scientifique de pointe (l’ELI-NP) en Roumanie.