Les conditions de circulation vont être fortement dégradées », prévient Guillaume Artis, chef du service ingénierie routière de la Dir’Est.
Les deux sens de circulation sur l’A31 seront coupés deux week-ends : du samedi 14 (20 h) au lundi 16 juin (6 h) et du samedi 21 au lundi 23 juin (mêmes horaires). En cas d’intempéries ou de problèmes techniques, le week-end suivant est prévu en secours.
Ainsi, les automobilistes seront obligés d’anticiper leurs déplacements, ou « d’éviter la zone », plaisante Guillaume Artis. Bien entendu, des déviations seront mises en place.
Itinéraires de déviation
La circulation sera interrompue dans le sens Nord-Sud entre Lesménils et Custines. Un itinéraire de délestage est prévu via Toul, en contournant Nancy par l’ouest. Les poids lourds doivent suivre une déviation obligatoire passant par Bouxières-aux-Dames. Pour les véhicules légers, une déviation est mise en place entre échangeurs d’Atton (n°27) et de Belleville (n°25). « Il faut prévoir une congestion d’environ 5-6 km et 1 h 30 pour traverser la zone », prévient Guillaume Artis.
Pour limiter la gêne, les travaux sont programmés le week-end, lorsque le trafic est habituellement moins dense. « En semaine, 60 000 véhicules par jour empruntent cet axe, dont 11 -12 % sont des poids lourds », indique Guillaume Artis, soulignant que « pendant le week-end, la circulation des poids lourds est interdite, sauf dérogation ».
Un béton ultra-performant pour renforcer le viaduc
Mais de quels travaux s’agit-il concrètement ? Pour supporter l’entièreté de la circulation, l’ouvrage repose sur un seul tablier. « Jusqu’à présent, vous rouliez sur 12 mm d’épaisseur », fait savoir le chef du service. Effectivement, un peu faible pour supporter le trafic d’aujourd’hui, bien plus dense qu’en 1971, année de construction du viaduc. « C’est pour ça qu’il y a les fissures. L’idée, maintenant qu’on a réparé les appuis en dessous, c’est de renforcer le platelage métallique pour qu’il ne bouge plus avec les vibrations et qu’il réponde aux normes actuelles. »
Difficile toutefois de le renforcer sans risquer la stabilité des appuis. « D’où le choix d’un béton fibré ultra-performant. Une couche de 5 cm suffit car il est trois fois plus résistant qu’un béton classique pour trois fois moins d’épaisseur. »
Le seul hic : ce béton fibré doit être coulé dans les 20 minutes qui suivent sa production, faute de quoi il ne peut plus être utilisé. « Un délai aussi court nécessite une organisation particulière pour l’étaler », complète Catherine Motsch, cheffe de projet.
Ainsi, une centaine d’ouvriers sont mobilisés et au moins trois centraux de fabrication de béton fibré sont installés sur le site pour garantir une mise en œuvre immédiate. « Il est très important qu’aucune vibration ne perturbe l’organisation, poursuit la cheffe de projet. Sinon, les fibres métalliques du béton risquent de s’aligner et il perdrait toute propriété. C’est pour cela qu’on est obligés de couper le trafic pendant les travaux. »
Le coût total du chantier est estimé de 53 millions d’euros, dont 5,5 millions sont pris en charge par la Région. La fin du chantier est prévue en octobre.