Au cœur du quartier montpelliérain des Arceaux (Hérault), les pelleteuses façonnent une nouvelle respiration urbaine. La place Max-Rouquette, où se trouvait un parking, se mue en un lieu de vie de 3 600 m2 qui sera inauguré le 20 septembre 2025. « Le report du stationnement vers le parking Pitot-Arceaux, sous-occupé, libère cet espace autrefois animé par des manèges et des marchés aux bestiaux, précise Boris Bellanger, adjoint au maire délégué au quartier centre. Malgré la création d’escaliers au XIXe siècle pour les relier davantage au reste de la ville, les Arceaux restaient perçus comme une fin de parcours. D’où la volonté de prolonger l’axe historique du centre-ville jusqu’à la future place, traversée par l’aqueduc Saint-Clément. » Cette place fait partie d’un projet de 4 ha conçu par les paysagistes de l’agence Base, pour un budget de 8,7 M€ TTC. Baptisé « Verd Paradis » en hommage à l’écrivain local Max Rouquette (1908-2005), il s’inspire de la fascination de l’auteur pour la garrigue. Les micocouliers, chênes verts et grenadiers qui y pousseront contribueront à l’objectif de 50 000 arbres plantés fixé par la Ville d’ici 2026.

Perspectives conservées

Pour répondre à l’enjeu de créer une place méditerranéenne contemporaine lieu de destination, Base a concentré les usages sur les côtés, préservant ainsi les perspectives sur ce site patrimonial. Ainsi, bancs en bois, gradins en pierre, kiosque et fontaine en cascade animeront le pied de la promenade du Peyrou. « Ces espaces seront revêtus d’un pavage à joints drainants, précise Lise-Anne Olinet, cheffe de projet chez

Base. Un tiers de la surface restera perméable, une gageure face aux usages intensifs, à l’espace contraint et aux attentes des usagers. » Ces derniers ont d’ailleurs pu s’approprier les lieux lors d’une phase de préfiguration.

Dans l’esprit d’une ville à hauteur d’enfant, le plan de circulation a été repensé et les trottoirs élargis. Le parcours intègre aussi des bordures pour marcher en équilibre, des rochers à escalader, deux demi-terrains de basket et une aire de jeux non clôturée. « Ce projet incarne notre philosophie : construire un narratif, permettre les détournements positifs, créer une ville tenant compte du changement climatique et repensant notre rapport à l’espace public », résume Bertrand Vignal, directeur de Base. Deux autres phases d’aménagement sont prévues avec le parvis des écoles en 2026, puis la promenade Laure-Moulin en 2027.

L’opération s’inscrit dans la politique municipale de reconquête des espaces publics autour de l’eau, la végétalisation et l’accessibilité. Autant de piliers servant à l’élaboration, en cours, d’une charte sur cette thématique.