Figure incontournable du Cros-de-Cagnes, Martine Nativi s’est éteinte des suites d’un cancer, vendredi 23 mai 2025, à l’âge de 74 ans. Conseillère municipale entre 2008 et 2020, elle laisse derrière elle le souvenir d’une élue qui « respectait les autres élus » et, en retour, inspirait le respect.
« Je retiens d’elle qu’elle était une militante et une féministe très engagée pour la cause des femmes, confie Laurent Pratensi, ancien secrétaire de section du Parti socialiste à Cagnes. Elle était une sorte de Gisèle Alimi [1] de Cagnes, dans un milieu politique parfois machiste. » Une femme qui « défendait ses convictions avec fermeté et humanité ». À l’image de son soutien à Pinar Selek, cette sociologue et écrivaine turque réfugiée politique – et désormais citoyenne française – condamnée à perpétuité dans son pays pour ses recherches et son militantisme.
« Martine a baigné dans le bouillon de la lutte sociale »
« C’est avec beaucoup de tristesse que j’ai appris le décès de Martine Nativi, partage Louis Nègre, le maire de Cagnes-sur-Mer. Même si elle siégeait dans l’opposition, je suis très respectueux du travail qu’elle a accompli en faveur des Cagnois car elle avait cette volonté d’œuvrer pour l’intérêt général. » Le maire salue une femme « exigeante » et « profondément humaine » qui a été « fidèle à ses valeurs jusqu’au bout ».
Un avis que partage Michel Santinelli, l’ami d’enfance, avec qui elle a décidé de s’engager aux jeunesses communistes alors qu’ils n’étaient encore que des adolescents et dont elle a partagé la liste lors des élections municipales de 2020. « Nos parents étaient amis. Nos pères étaient des résistants qui ont lutté contre le fascisme et le nazisme, ils ont participé à la libération de Cagnes, raconte-t-il. Nos mères faisaient partie des précurseures du féminisme. » Il ajoute: « Martine a baigné dans le bouillon de la lutte sociale ».
Le Cros-de-Cagnes, son fief, « faisait partie de son cœur ». Et elle n’hésitait jamais à défendre ses intérêts pour le préserver de la bétonisation.
« Elle menait un combat politique sans sectarisme »
Les témoignages sont unanimes pour souligner la passion qui animait Martine Nativi pour défendre ses convictions. « Elle n’avait aucune autre ambition que celle de suivre ses idées, affirme Cédric Garoyan, avec qui elle a partagé les bancs de l’opposition pendant plus de 2 ans. C’est une perte pour la gauche cagnoise et pour la Ville. Nous étions justement en train de prévoir la prochaine campagne ensemble. »
« Infatigable », elle a toujours agi « sans que personne ne lui impose une direction ». Sa force: « Elle menait un combat politique sans sectarisme, insiste Michel Santinelli. Elle était avide de justice sociale mais dans les règles de la République. »
Ses obsèques auront lieu mercredi, à 10 heures, à l’athanée de Cagnes-sur-Mer puis au crématorium de Nice.
« Elle ne souhaitait pas de fleurs pour sa dernière demeure, précise son ami de toujours. Elle souhaitait que l’argent destiné aux fleurs soit reversé aux Palestiniens victimes du conflit à Gaza. » Une vie de combat jusqu’à son dernier souffle.
1. Figure du féminisme en France.