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Ovale Masqué

Publié le

26 mai 2025 à 21h16

Un vent de fraîcheur souffle sur l’Europe du rugby. Cette année, la finale de la Champions Cup oppose l’Union Bègles-Bordeaux à Northampton. Deux équipes jeunes. Deux équipes sexy. Et surtout, deux équipes qui ne sont ni le Stade Toulousain, ni La Rochelle, ni le Leinster. C’est un peu comme une finale de Roland Garros sans Nadal et Djokovic, un Tour de France sans Pogacar et Vingegaard, un film français sans Pierre Niney ou François Civil, ou une émission politique sans membre de la famille Duhamel : on avait oublié que c’était possible.

Alors certes, niveau prestige et palmarès, on y perd un peu. En allumant la télé, pendant quelques secondes, on a peut-être eu l’impression d’être tombé sur un 1/4 de finale de Challenge Cup sur France 4 en 2013. Heureusement, un chauvinisme digne d’un pilier de PMU et les « bel effort » lancés toutes les huit secondes nous ont vite rappelé qu’on était bien devant la bonne chaîne et la bonne époque (le terme « bonne » est discutable ici).

Présentons d’abord les deux groupes. D’un côté, l’UBB, une équipe qui n’a toujours pas compris le règlement de la Champions Cup (mais qui peut se vanter d’avoir réussi cet exploit ?) et qui pense qu’un match est perdu tant qu’on ne dépasse pas la barre des 50 points marqués. Une équipe qui base son jeu sur la jeunesse, la vitesse et la folie, soit exactement les mots qu’on n’a pas en tête quand on veut décrire la ville de Bordeaux.

On sent que l'humour de Nans Ducuing est grande source d'inspiration pour ces gens...
On sent que l’humour de Nans Ducuing est grande source d’inspiration pour ces gens… (©BeIn Sport)

De l’autre côté, nous avons Northampton, qui tente de proposer à peu près la même chose, mais avec le budget du CA Brive. Une équipe représentée par un homme qui est désormais plus qu’un homme : un symbole, une mascotte, une pinata humaine, Henry Pollock. Ses seuls défauts ? Être déjà beaucoup trop fort à 20 piges, et avoir exactement la tête qu’on a imaginé la première fois qu’on a entendu la phrase « attention à lui, c’est la future pépite du rugby anglais ! ».

Avec Pollock, va y en avoir partout sur les murs pendant des années.
Avec Pollock, va y en avoir partout sur les murs pendant des années. (©BeIn Sport)Vidéos : en ce moment sur Actu

Sur le papier, on a donc tout pour assister à un grand moment. Et un magnifique écrin pour l’accueillir : le Principalty Stadium de Cardiff, où l’on avait plus vu un match de rugby de haut niveau depuis au moins 5 ans.

Very Bad Trip : Cardiff edition.
Very Bad Trip : Cardiff edition. (©BeIn Sport)La compo des champions

La compo en images, fournie par @TuesdayRugby, supporter bordelais émérite.

Le film du match

L’avantage d’avoir deux équipes novices à ce stade de la compétition, c’est qu’elles ne s’embarrassent pas de concepts comme les préliminaires, ou ne se soucient pas de questions comme « est-ce que je vais tenir plus de 3 minutes ? ». Sur le coup d’envoi de Fin Smith, deux UBBistes se télescopent et permettent aux Saints d’obtenir un premier ballon d’attaque. Les vagues vertes et noires se succèdent alors, et la défense française se retrouve rapidement à l’agonie, malgré une belle tentative d’interception de Matthieu Jalibert.

Lassé des critiques sur sa défense, Jalib tente de réaliser un plaquage offensif directement sur le ballon
Lassé des critiques sur sa défense, Jalib tente de réaliser un plaquage offensif directement sur le ballon (©BeIn Sport)

On attendait Pollock, finalement, c’est son clone, Alex Coles, qui marque le premier essai de la partie après seulement 1 minute 50 de jeu. Thierry Roland nous dirait qu’il n’y a rien qui ressemble plus à un avant anglais qu’un autre avant anglais, et on sent qu’il n’y a pas grand-chose qui retient Dimitri Yachvili de faire de même, puisqu’on comprend rapidement que l’objectif de son après-midi est de régler un différend personnel avec la Perfide Albion.

7-0, voilà une entame qui fait mal. Dans les tribunes, des supporters de l’UBB commencent à voir défiler devant leurs yeux des images de juin 2024, et de l’évènement le plus dramatique jamais arrivé au stade Vélodrome juste après le concert de Jul. Mais les Bordelo-Béglais ont grandi depuis, et ils ont à cœur de se remettre immédiatement dans le match.

D’un coup de pied astucieux, Jalibert contraint Freeman à concéder une touche dans ses 22 mètres. Les Bangaloo-Banger (je vais vite manquer de synonymes, donc à partir de là je pars en freestyle, excusez-moi) se lancent alors à l’offensive et poussent encore les Anglais à la faute. Sur l’avantage, Maxime Lucu tente une transversale. Cela n’aboutit à rien, si ce n’est au meurtre de George Furbank, exécuté par le genou de Romain Buros.

Je ne dis pas qu’il s’agit d’un geste intentionnel, bien sûr, je dis juste que la dernière fois que j’ai vu un geste technique aussi propre, c’était dans The Raid. L’arrière doit céder sa place, et c’est déjà le deuxième anglais qui abandonne ses partenaires définitivement, James Ramm ayant dû quitter le terrain juste après le premier essai.

Erreur de Furbank entre votre faveur.
Erreur de Furbank en votre faveur. (©BeIn Sport)

Les Bandido-Binious accentuent la pression sur leurs adversaires et tapent en touche. Puis après quelques temps de jeu, ils trouvent assez facilement la faille : Buros décale Penaud, qui élimine aisément un Anglais qui avait l’air de s’être perdu à cet endroit du terrain. 13e essai en Champions Cup pour l’ancien Clermontois, oui je sais, ça fait beaucoup de signes de malédiction. Jalibert envoie la transfo sur le poteau, 7-5.

Avec Damian Penaud y'a quand même toujours cette angoisse qu'il oublie d'aplatir...
Avec Damian Penaud y’a quand même toujours cette angoisse qu’il oublie d’aplatir… (©BeIn Sport)

Il y a de la casse aussi côté bordelais, puisque la tête du genou de Romain Buros doit aller passer un protocole commotion après sa démonstration de boxe thaï. Il ne reviendra pas, mais pas de panique : Arthur Retière, Mr Champions Cup, est là. Dire que le Leinster casse sa tirelire pour recruter des Beauden Barrett et des RG Snyman, alors que la clef du succès est ce petit bonhomme court sur pattes, une sorte d’Astérix qui n’a pas besoin de prendre de potion magique pour aller mettre sa tête dans les rucks.

Les Burgondes-Bagarreurs ont désormais repris le contrôle du match. On les sent décomplexés, à l’image de Jalibert qui tente son fameux coup de pied par-dessus pour lui-même, franchement on dirait moi dans Street Fighter quand j’ai appris UN combo et que je le répète en boucle.

Le pire c'est que ça marche presque à chaque fois.
Le pire c’est que ça marche presque à chaque fois. (©BeIn Sport)

Maintenus dans leur camp, les Saints peinent à se sortir de la pression adverse, et c’est Fraser Dingwall qui se retrouve propulsé en touche. Au passage, qu’est-ce que c’est que ce nom, Fraser Dingwall, on dirait celui d’un prof de poterie dans Harry Potter. Enfin, qui sommes-nous pour juger ? Après tout Nicolas Depoortere ça ressemble au blaze d’un coureur de l’Intermarché Wanty qui part en échappée sur Paris-Roubaix.

Je digresse, et j’en oublierais presque de vous parler du très bel essai bordelais conclu par Bielle-Biarrey. Un essai malheureusement invalidé en raison d’un en-avant. Personnellement, je milite toujours pour des points artistiques : si l’essai est beau mais pas valide, il devrait rapporter deux points. Je sais que ça paraîtra absurde pour beaucoup, mais n’oubliez pas que c’est World Rugby qui décide et que ça peut arriver à tout moment.

Bielle-Biarrey n'aura ni marqué, ni vomi lors de cette finale, une vraie déception.
Bielle-Biarrey n’aura ni marqué, ni vomi lors de cette finale, une vraie déception. (©BeIn Sport)

La mainmise des hommes de Yannick Bru est désormais assez nette, et après Jalibert, c’est Bielle-Biarrey qui nous offre sa spéciale « débordement + coup de pied à suivre » et Freeman doit encore sortir en touche pour sauver la Couronne. Derrière, les Bibliothécaires-Bifleurs partent sur un ballon porté. Mais Moefana échappe le ballon après une passe de Lucu, annulant un potentiel lancement de jeu. Finalement, le cuir revient entre les mains de Jalibert, comme pour lui dire « vas-y, débrouille-toi, nous on sait plus quoi faire ».

Cela ressemble au pire cadeau empoisonné possible, juste après la fameuse Smartbox que ta belle-sœur t’a offert à Noël. Jalibert part sur une course en travers sans queue ni tête, le genre de truc que Courtney Lawes aurait sanctionné d’un plaquage-fin-de-carrière. Mais ce brave Courtney ne joue plus à Northampton, et Jalib n’est pas Jules Plisson. Surtout depuis quelques semaines, tant il donne l’impression d’évoluer sur le terrain avec la super étoile clignotante de Mario. Le Grandisse se lance dans un slalom et échappe à un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit joueurs… il finit par s’ennuyer, saute par-dessus les panneaux publicitaires, monte en tribunes et commence à mettre des crochets aux spectateurs. 80 000 défenseurs éliminés plus tard, le voilà qui balance une petite passe de basketteur pour Adam Coleman, le rugueux seconde ligne, qui aplatit un essai d’ailier en finale de Champions Cup. Croyez en vos rêves.

Jalibert tient l'action qu'il va pouvoir partager en boucle sur Instagram pendant 50 ans.
Jalibert tient l’action qu’il va pouvoir partager en boucle sur Instagram pendant 50 ans. (©BeIn Sport)

7-12 après la transformation assurée par le Jaliman himself. Après un tel affront, les Saints doivent répondre avec un exploit de leur superstar locale. Mais si on met de côté un essai refusé sur une action où il part devant le coup de pied à suivre de Fin Smith (d’environ un orteil), Henry Pollock est relativement discret pour le moment, sans doute moins à l’aise que d’habitude en n°8. Bon pour les commentateurs de France 2 il n’est « pas invité », voire  » nul à chier », « totalement surcoté », « et en plus sa mère est une grosse p… », nous glisse presque Yachvili, mais je trouve ces commentaires un peu excessifs, il va falloir garder raison dès qu’on parle de ce gamin.

Ouais, calmez-vous tous.
Ouais, calmez-vous tous. (©BeIn Sport)

À propos de gamin, il y en a un autre qui n’est pas trop mauvais, c’est Fin Smith, qui passe une pénalité compliquée à l’aide d’une trajectoire qu’on avait plus vu depuis l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy (probablement tué par Pollock, désormais responsable de tout ce qui va mal sur Terre). 10-12. Mais les Bardamu-Bêcheurs se redonnent de l’air après avoir provoqué une faute anglaise au pied des poteaux, 10-15.

Globalement, les vice-champions de France semblent au-dessus, mais leur prestation est plombée par plusieurs petites erreurs, à l’image du carton jaune infligé à Diaby pour un plaquage dangereux. Diaby, c’est un peu l’élément chaos de l’UBB : le vieux guerrier est sans doute indispensable de par son activité et son agressivité en défense, mais on sent qu’à tout moment il peut se faire expulser sur un déblayage ou une cartouche mal maîtrise. Une sorte de Richie Arnold local, quoi. Heureusement, les arbitres de l’EPCR sont tous devenus daltoniens et ont oublié la couleur du carton rouge. Smith profite de la supériorité numérique de son équipe pour passer une pénalité, 13-15. Mais Temo Mayanavanua doit lui aussi quitter la pelouse, ne s’étant pas remis de sa rencontre avec l’épaule de Diaby. Oui, ça fait beaucoup, tellement que si c’était une stratégie délibérée, ce serait du génie.

Un Mahamadou se fait expulser : on lance la ola sur le plateau de CNews.
Un Mahamadou se fait expulser : on lance la ola sur le plateau de CNews. (©BeIn Sport)

Après ce petit trou d’air, les Bilboquet-Boombastic vont avoir l’opportunité de rependre la main sur le match, quand Freeman doit à son tour aller se reposer 10 minutes, après avoir plaqué Penaud dans les airs sur une situation de contre-attaque qui avait semé la panique dans le camp des riverains de la Nene. Oui il y a une rivière qui s’appelle « Nene » qui passe à Northampton, comme vous aimez le rugby je suis sûr que ça va vous faire rigoler pendant 30 minutes.

Héhéhééhé... des nénés...
Héhéhééhé… des nénés… (©BeIn Sport)

Celui qui n’est pas venu pour rigoler par contre, c’est Jalibert. Je vous l’avais déjà dit, le gars est intouchable. Même quand il fait de la merde, ça se transforme en or : sur une action près de la ligne des Saints, il tente un énième coup de pied à suivre peu inspiré. Mais il parvient à récupérer le ballon dans la confusion, et à transmettre le ballon pour offrir un essai de raccroc à Penaud, le plus grand ramasse-miettes d’Europe.

JALIBERT EST DEVANT, LE VISAGE GRIMACANT, PERSONNE NE PEUT LE RATTRAPEEEEEER
JALIBERT EST DEVANT, LE VISAGE GRIMAÇANT, PERSONNE NE PEUT LE RATTRAPEEEEEER (©BeIn Sport)

13-20 après la transformation complètement ratée de Jalibert – il y a quand même un domaine où les Dieux du rugby ne peuvent rien faire pour lui.

Par politesse, la réalisation ne reviendra pas non plus sur ce raffut.
Par politesse, la réalisation ne reviendra pas non plus sur ce raffut. (©BeIn Sport)

Alors qu’on pense se diriger vers les vestiaires sur ce score, les Anglois vont faire preuve d’un réalisme aussi glacial que l’ambiance entre Charles et Harry à un dîner de famille. Retière s’isole sur une action et le gratteur se retrouve gratté. Fin Smith tente en touche, et après une action limpide, Sleightholme est décalé sur son aile et parvient à servir Coles à l’intérieur pour un doublé. C’est transformé, et ça fait 20-20 à la pause. À l’inverse d’un café en terrasse place des Quinconces : c’est pas cher payé.

Un essai anglais est beau, dans mes critères, ça vaut 8 points car ça n'arrive pas souvent.
Un essai anglais est beau, dans mes critères, ça vaut 8 points car ça n’arrive pas souvent. (©BeIn Sport)

Le second acte s’ouvre avec un nouveau petit par-dessus foireux de Jalibert, clairement entré dans la zone « t’as trop pris la confiance fréro ».

Forceur arrête de forcer !
Forceur arrête de forcer ! (©BeIn Sport)

Il y en a un autre qui n’a pas de problème d’estime de soi, c’est ce brave Pollock, qui brille enfin après une combinaison en touche astucieuse qui lui permet de s’échapper en bord de touche. Lucu est expulsé au Pays basque d’un raffut surpuissant, et le prodige peut aller marquer son essai, suivi d’une de ses fameuses célébrations qui ébranlent tant les poussiéreuses fondations du monde du rugby. Une célébration aussi précoce que son talent, puisqu’après examen à la vidéo, l’essai sera refusé pour une petite obstruction sur Ben Tameifuna.

On sent quand même qu'il faut lui en laisser beaucoup d'occasions, à celui-là.
On sent quand même qu’il faut pas lui en laisser beaucoup d’occasions, à celui-là. (©BeIn Sport)

Double coup dur pour les Britons : dans la foulée, les Saints écopent d’un carton jaune pour une situation à peu près similaire à l’action de Diaby, et c’est Ed Prowe qui s’en va découvrir les joies du wattbike en bord pelouse. Lucu, qui a pris le but, passe la pénalité et redonne l’avantage aux siens, 20-23.

Faire un tête contre tête contre un type qui a une tête en fonte, mauvaise idée.
Faire un tête contre tête contre un type qui a une tête en fonte, mauvaise idée. (©BeIn Sport)

La beauté du rugby, c’est qu’un match ne ressemble jamais à un autre, et qu’on peut même parfois avoir deux match dans le match. Après une première période où l’on a vu de la vitesse, de l’enthousiasme et du jeu, le deuxième acte nous offre un autre type de spectacle, moins grand public mais tout aussi appréciable : celui de la bataille de tranchée. J’en profite pour vous partager mon meilleur moment de la finale : Moefana qui fait un grand sourire juste après la diffusion d’un ralenti où on le voit clairement essayer de dévisser la tête d’un Anglais comme une bouteille de pinard.

Clairement de la chance qu'Amashukeli se soit dit « flemme d’appeler le TMO pour la 12e fois du match ».
Clairement de la chance qu’Amashukeli se soit dit « flemme d’appeler le TMO pour la 12e fois du match ». (©BeIn Sport)
Regardez-moi cette petite bouille adorable, alors que ce gars peut vous tuer à mains nues s'il le décide.
Regardez-moi cette petite bouille adorable, alors que ce gars peut vous tuer à mains nues s’il le décide. (©BeIn Sport)

Il commence à y avoir de la fatigue des deux côtés, et surtout du côté des Anglais, décimés par les blessures et dotés d’un banc bien moins fourni. Pour autant, les Saints ne lâchent rien et réussissent à survivre tant bien que mal aux assauts des Bagnolet-Batistabomb, parfois grâce à leur courage en grattant et arrachant des ballons, parfois avec un peu de chance, comme sur ce ballon porté conquérant où Lamothe échappe la balle juste avant d’aplatir.

Lamothe se plaint que son essai compte pour du beurre.
Lamothe se plaint que son essai compte pour du beurre. (©BeIn Sport)

Le chrono tourne, et cela semble de plus en plus dur de résister pour les Anglais. Les charges de Tameifuna, Samu et autres golgoths se succèdent. Et finalement, après une série de pick and go, c’est Cyril Cazeaux qui va marquer en force. Comme un symbole : dans une équipe où l’on ne parle tout le temps que des trois quarts, c’est cet acharné travailleur de l’ombre, qui réalise sans doute la saison de sa vie, qui va inscrire l’essai décisif. Qui sait, peut-être qu’il pourra retrouver le XV de France à l’issue de la saison ? Et oui, Cazeaux compte bien 4 sélections en bleu, j’avais envie de le rappeler ici car à mon avis même lui l’a oublié.

Tellement joueur de l’ombre que même ses essais sont invisibles.
Tellement joueur de l’ombre que ses essais sont invisibles. (©BeIn Sport)

20-28, Lucu rate la transformation, mais le break est fait. Il reste 20 minutes à jouer, 20 minutes où les Baldaquins-Baptistes pourraient tuer le match. Mais cette équipe aime trop le spectacle, et décide que c’est beaucoup plus drôle de laisser le suspense. Plusieurs occasions d’essais sont donc gâchées. Les Anglais restent en vie mais personne ne comprend comment ni pourquoi, vu comme ils se font pilonner (trouvez la blague en rapport avec l’actualité qui vous convient le mieux ici).

Pas très légitime défense.Pas très légitime défense. (©BeIn Sport)

Une fin de match clairement pénible pour les supporters de l’UBB, qui tremblent sur une ou deux actions où les Anglais jettent leurs dernières forces. Mais la défense des fans d’Alain Juppé tient bon, toujours emmenée par un Maxime Lucu héroïque. La finale de Champions Cup 2024 avait été un poème épique à la gloire d’Antoine Dupont, qui nous avait sorti la compilation ultime de tout ce que peut faire un joueur de rugby du futur en l’espace de 100 minutes. Cette finale là, ce sera celle de Lucu : c’est moins génial, moins brillant, parfois brouillon, mais toujours courageux et finalement peut-être plus émouvant, car il est plus facile de s’identifier aux exploits d’un simple mortel qu’à ceux d’un demi-Dieu.

Au panthéon des plus grands chauves du rugby européen avec Peter Stringer.
Au panthéon des plus grands chauves du rugby européen avec Peter Stringer. (©BeIn Sport)

Après des dernières minutes qui ressemblaient plus à un derby entre Saint-Pée-Sur-Nivelle et Urrugne qu’à une finale de Champions Cup, le coup de sifflet final retentit, et l’Union Bordeaux-Bègles peut célébrer le premier titre de son histoire. Après avoir collé des branlées à la moitié de l’Europe (et de l’Afrique du Sud), après avoir fait tomber le Grrrrrand Stade Toulousain en demi-finale et après avoir fait  dérailler le train de la hype de la Pollockmania, peu de titres auront été plus mérités.

Les raisons de la joie.
Les raisons de la joie. (©BeIn Sport)

Que dire de plus ? Rien, à part bravo à vous, les Bordelo-Béglais.

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