La base navale de Toulon a accueilli ces derniers jours plusieurs bâtiments intégrés actuellement au sein des deux groupes navals permanents de l’OTAN évoluant en Méditerranée. Parmi ces cinq unités, trois appartiennent à la marine turque.

La plus importante d’entre elles est le Kemalreis, l’une des huit frégates du type allemand Meko 200T dont dispose la Turquie. Arrivé à Toulon vendredi 23 mai, le Kemalreis est l’actuel bâtiment amiral du Standing Nato Maritime Group Two (SNMG2), groupe de frégates de l’OTAN dont le commandement à la mer est assuré par le contre-amiral turc H. Ilker Avci. Construit à l’arsenal de Gölçük et mis en service en 2000, le Kemalreis mesure 118 mètres de long pour une largeur de 14.8 mètres et un déplacement de 3400 tonnes à pleine charge. Pouvant atteindre 32 nœuds et franchir plus de 4000 nautiques à 18 nœuds, cette frégate, armée par 200 marins, est notamment équipée d’un radar SMART-S et d’un sonar de coque SQS-56. Son armement comprend deux rampes quadruples pour missiles antinavires Harpoon (chargées de huit tubes lors de l’escale à Toulon), un système surface-air avec lanceur vertical Mk41 pouvant emporter 32 missiles ESSM, une tourelle de 127 mm, trois systèmes d’artillerie de 25 mm Sea Zenith, ainsi que six tubes pour torpilles Mk32. Le bâtiment peut, en outre, embarquer un hélicoptère Seahawk ou AB 212. 

 

Le Kemalreis à Toulon le 23 mai. 

 

Le même jour, un autre bâtiment d’importance de la marine turque est arrivé à Toulon, en occurrence le Güngör Durmus, premier d’une nouvelle série de deux unités logistiques. Livré en décembre 2021, il a été suivi en 2024 par son jumeau, l’Arif Ekmekçi. Ces navires de 106.5 mètres de long pour 16.8 mètres de large peuvent franchir 9500 nautiques à 12 nœuds. Ils peuvent transporter 4036 tonnes de gasoil, 336 tonnes de carburant aviation et 631 tonnes d’eau douce, ainsi que huit conteneurs, manutentionnés au moyen d’une grue d’une capacité de levage de 18 tonnes. Une plateforme hélicoptère (mais pas de hangar) permet d’accueillir une machine jusqu’à 15 tonnes. Pour leur autodéfense, ils disposent de deux mitrailleuses téléopérées de 12.7 mm. 

 

Le Güngör Durmus arrivant à Toulon le 23 mai. 

 

Le Güngör Durmus arrivant à Toulon le 23 mai. 

 

Le Güngör Durmus arrivant à Toulon le 23 mai. 

 

Le Güngör Durmus est déployé au sein du Standing Nato Mine Counter Measures Group Two (SNMCMG 2), le groupe de guerre des mines de l’OTAN en Méditerranée. Une autre unité turque, qui a également rallié Toulon vendredi, en fait aussi partie. Il s’agit de l’Akçay, l’un des six chasseurs de mines turcs dérivés du type 332 de la marine allemande. Des bâtiments mis en service entre 2005 et 2009, l’Akçay étant le plus récent. Longs de 54.5 mètres pour une largeur de 9.7 mètres et un déplacement de 715 tpc, ces chasseurs de mines sont équipés d’un sonar remorqué Marconi. Ils peuvent atteindre la vitesse de 18 nœuds et franchir 2400 nautiques à 10 noeuds.

 

L’Akçay arrivant à Toulon le 23 mai. 

 

L’Akçay arrivant à Toulon le 23 mai. 

 

L’Akçay arrivant à Toulon le 23 mai. 

 

L’Akçay arrivant à Toulon le 23 mai. 

 

En plus des unités turques, deux autres chasseurs de mines appartenant au SNMCMG 2 ont fait escale ce week-end à Toulon, le Duero espagnol (type Segura dérivé des Sandown britanniques) ainsi que l’Alghero italien du type Lerici. 

 

Le Duero (image d’archives)

 

L’Alghero (image d’archives)

 

Tous ces bâtiments devaient reprendre la mer entre le lundi 26 et le mardi 27 mai. 

On notera qu’un chasseur de mines tripartite (CMT) français, la Lyre, a fait partie du SNMCMG 2 du 30 avril au 16 mai. Il a notamment participé à l’exercice Spanish Minex en Espagne, du 6 au 16 mai, avant de rentrer à Toulon le 17 mai. 

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