La parenthèse du tramway sur pneu s’est refermée à Nancy (Meurthe-et-Moselle), le 5 avril dernier, avec la mise en service d’un trolleybus électrique sur la ligne 1 réhabilitée, moyennant 47 M€ HT de travaux, sur un coût total de 82 M€. La précédente technologie de Bombardier, à l’origine de nombreux dysfonctionnements sur le réseau local de transports en commun, avait été abandonnée en mars 2023 après vingt-deux années d’exploitation. La métropole lorraine a retrouvé le mode de transport électrique antérieur, puisque des trolleys y avaient circulé entre 1982 et 1999.
L’essentiel du chantier de vingt mois a porté sur la réfection des 9,7 km de ligne entre le CHU de Brabois et la commune d’Essey-lès-Nancy, dont 7,7 km en site propre. Il a compris la suppression des rails, l’élargissement de la plateforme de 6 à 6,5 m, ou encore le remplacement du revêtement par une dalle de 25 cm d’épaisseur en béton désactivé. Le Grand Nancy, maître d’ouvrage, a confié les travaux à deux groupements, l’un piloté par Colas Projects, l’autre par Eurovia. Ineo SCLE Ferroviaire, filiale d’Equans, a assuré pour sa part le remplacement des anciennes lignes aériennes de contact (LAC) par de nouvelles, à l’exception de l’hypercentre où les trolleys du constructeur suisse Hess circulent sur batteries embarquées. La métropole a profité de ce chantier pour augmenter le cadencement, réduire le nombre d’arrêts de 28 à 24 et rendre toutes les stations accessibles aux personnes à mobilité réduite.
Tram sur rail trop coûteux
Le choix du trolleybus avait été privilégié par Mathieu Klein dès son accession à la présidence de la métropole en 2020. L’ancienne majorité venait d’obtenir, quelques mois auparavant, la déclaration d’utilité publique d’un projet de tramway sur rail dont le budget, proche de 500 M€, était jugé non soutenable par le nouvel élu. Le rapport de la chambre régionale des comptes du Grand Est publié – hasard du calendrier – le 3 avril dernier, a confirmé la fragilité des finances du Grand Nancy. Les magistrats pointent une situation « très dégradée », avec un endettement de 714,6 M€ en 2024 qui pourrait grimper à plus d’un milliard d’euros en 2028.