PAUL ELLIS / AFP
Des membres des services d’urgence sur les lieux de l’incident, en marge du défilé de victoire du club de football de Liverpool en Premier League.
INTERNATIONAL – Réveil difficile à Liverpool. Au lendemain des « scènes épouvantables » qui se sont déroulées lors de la parade de célébration du club de football de Liverpool dans les rues de cette ville du nord de l’Angleterre, les supporters et simples spectateurs qui étaient venus passer un moment de joie commencent à mettre des mots sur ce qu’ils ont vécu lundi 26 mai.
En début de soirée, alors que les festivités en l’honneur de l’équipe championne de Premier League se déroulaient dans la joie et la bonne humeur, plusieurs dizaines de piétons ont été fauchés par un véhicule qui a foncé dans la foule. Le bilan fait état de 50 blessés dont quatre graves, selon le dernier point des autorités britanniques sur l’affaire, qui n’est toutefois pas traitée comme un acte « terroriste ».
« J’ai passé une journée formidable, mais maintenant, je ne veux même pas penser à ce que je viens de voir », raconte au Guardian un homme blessé lors de la parade. Auprès de la BBC, un autre témoin de cette scène de chaos dans les rues de Liverpool retrace comment lui et sa fille ont échappé de peu à cette voiture. « Nous venions juste de regarder les feux d’artifice exploser », évoque Matt Col, justement journaliste pour la BBC mais simplement venu assister à ce moment en famille lundi soir. Se remémorant « des cris » avant que « cette voiture fonce à travers la foule », il indique ne pas s’être arrêté. « J’ai réussi à attraper ma fille et à sauter hors du chemin. Il nous a manqué, moi et ma famille, de quelques centimètres. »
« Alors qu’il (le conducteur du véhicule) passait devant moi, il était poursuivi par un groupe d’hommes qui essayaient de le frapper sur le côté et de lui jeter des objets », ajoute-t-il en précisant que le pare-brise arrière avait été « complètement brisé », probablement pour la stopper ou arrêter le conducteur. Harry Rashid, 48 ans, évoque auprès de l’agence de presse PA un moment « extrêmement rapide ». « Au début, nous avons juste entendu le pop, pop, pop de personnes qui étaient simplement projetées du capot d’une voiture… J’ai vu des gens allongés sur le sol, des gens inconscients ». « C’était horrible. Tellement horrible », ajoute-t-il.
« C’est la pire chose que j’aie jamais vue de ma vie »
« Ce qui était autrefois une atmosphère de fête, de joie et de bonheur s’est soudainement transformé en peur, en terreur et en incrédulité », témoigne un autre journaliste de la BBC présent en dehors de ses heures de travail, qui dit avoir vu les lieux se transformer en « enfer sur Terre ». Natasha Rinaldi, elle, se trouvait chez une amie, dont le balcon surplombait la parade. Elle raconte à Sky News avoir d’abord vu des gens qui « s’amusaient beaucoup ». « Puis nous avons entendu des cris, des hurlements. C’était très fort. Les gens semblaient désespérés. Puis nous avons regardé par la fenêtre et nous avons vu qu’une voiture avait renversé des gens et qu’une femme était coincée dessus ».
« Les gens se sont précipités pour poursuivre le conducteur et ont essayé de casser la voiture. La police a alors tenté de les bloquer, faisant tout ce qu’elle pouvait pour repousser les gens… », décrit également cette femme, dont plusieurs amis se trouvaient en bas, tout proche de la voiture à l’origine de cette « scène horrible ».
« C’est la pire chose que j’aie jamais vue de ma vie, on voit ça à la télévision. C’est pour ça que tous les enfants pleurent, parce qu’ils ont été témoins. Je suis traumatisé », a également témoigné dans le Guardian Craig Steward, 52 ans. Qui estime que la durée de l’incident a duré entre 20 et 30 secondes.
La police britannique a indiqué avoir interpellé le conducteur du véhicule, « un homme blanc britannique de 53 ans de la région de Liverpool ». « Nous pensons qu’il s’agit d’un incident isolé, et nous ne cherchons actuellement personne d’autre. L’incident n’est pas traité comme un acte de terrorisme », a assuré Jenny Sims, cheffe de la police du Merseyside, lors d’une conférence de presse organisée tard dans la nuit.