Les équipes techniques de RTE s’activent pour éviter la chute du pylône électrique saboté à Villeneuve-Loubet, alors que le préfet des Alpes-Maritimes annonce un renforcement de la sécurité autour des sites énergétiques, notamment en vue du sommet onusien de l’océan à Nice.
La sécurité autour des sites énergétiques des Alpes-Maritimes va être «renforcée et élargie» ces prochaines semaines, a indiqué le préfet Laurent Hottiaux au Figaro après les actes de sabotage qui ont privé d’électricité une partie de la Côte d’Azur ce week-end. Des mesures prises notamment en vue du sommet onusien sur l’océan (Unoc) qui se tiendra à Nice du 9 au 13 juin et à la demande du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui a adressé un télégramme à l’ensemble des préfectures en ce sens.
«Nous avions d’ores et déjà étudié le cas des infrastructures énergétiques pour cet événement mais nous allons renforcer la vigilance et élargir la liste des sites d’importance vitale», explique le nouveau représentant de l’État dans le département, qui rappelle qu’un dispositif «très robuste» est prévu. Il a ainsi été demandé aux opérateurs Enedis et RTE «d’augmenter leur sécurité passive» : nouvelles clôtures, renforcement de la vidéosurveillance, présence de gardes privés sur les sites les plus importants et rondes supplémentaires des gendarmes lors du sommet. «Nous avons élargi le spectre et le nombre de points à sécuriser. Nous avons tout repassé au peigne fin», résume Laurent Hottiaux.
Les lieux stratégiques, comme les hôpitaux, l’aéroport international de Nice et les services de la préfecture, sont tous équipés de groupe électrogène, a-t-il tenu à rassurer en cas de nouvelles coupures de cette ampleur. Près de 160.000 foyers et commerces ont été privés de courant, samedi à Cannes, avant qu’il ne soit progressivement rétabli dans l’après-midi. Une projection lors du festival a aussi été soudainement interrompue.
Trois enquêtes
Trois enquêtes distinctes ont été ouvertes (et se poursuivent) par les différents parquets de Draguignan pour l’incendie volontaire d’un poste électrique à Tanneron (Var) ; de Grasse pour le sabotage d’un grand pylône à Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes) ; et de Nice pour un autre incendie d’un transformateur électrique dans l’ouest de la ville, dimanche, mais qui n’aurait pas de lien. Les deux premiers actes, revendiqués par un groupuscule anarchiste nantais, font l’objet d’une attention particulière de la part des enquêteurs, qui cherchent à déterminer s’il s’agit d’authentiques revendications ou d’une démarche opportuniste.
D’importantes opérations techniques restent en cours autour du pylône de Villeneuve-Loubet, près d’Antibes, qui est penché et situé dans une zone difficile d’accès. Il a été dégradé à sa base, le déséquilibrant et faisant courir le risque qu’il tombe. Une dizaine d’agents, avec l’appui d’un hélicoptère pour transporter du matériel lourd, s’activent pour le sécuriser.
«Des éléments de plusieurs dizaines de tonnes sont mis en place pour faire contrepoids et s’assurer de la stabilité du pylône», fait savoir RTE au Figaro, évoquant «deux événements concomitants exceptionnels». «Le pylône pourra continuer temporairement de fonctionner en étant penché», poursuit la société. Cette stabilisation prendra «plusieurs jours», mais à terme et d’ici «plusieurs semaines à plusieurs mois», il devra être remplacé par un neuf. RTE compte plus de 300.000 pylônes électriques en France.