En 2023, 47 582 nouveaux cas de cancers colorectaux ont été diagnostiqués en France avec 26 212 hommes touchés et 21 370 femmes. Comme le rapporte l’Institut national du cancer, le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent chez l’homme et représente 11,2 % de l’ensemble des nouveaux cas de cancers masculins. Chez la femme, il est le deuxième plus fréquent après le cancer du sein. Il touche principalement des personnes âgées avec un âge médian au diagnostic de 71 ans chez l’homme et de 72 ans chez la femme. Mais il survient parfois bien plus tôt.
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Femme Actuelle raconte l’histoire d’Annie, 24 ans, atteinte du syndrome de Lynch. Cette maladie génétique est responsable d’une augmentation du risque de développer certains cancers comme les cancers du côlon, de l’utérus et des ovaires, met en garde le CHU de Lille. En 2018, la jeune femme est alors en classe de terminale quand elle ressent une importante fatigue. « À l’été 2018, je ne tenais plus debout. Je m’effondrais au moindre effort physique, j’avais perdu beaucoup de poids, j’avais des fourmis partout dans le corps », se souvient-elle.
« J’ai su que j’avais un cancer »
Dès l’apparition des premiers symptômes, son père s’inquiète et fait le lien avec le décès de sa propre mère des suites d’un cancer du côlon. Il insiste alors pour que sa fille passe une coloscopie. Elle réalise cet examen au mois de décembre de la même année. « Quand je me suis réveillée, j’ai tout de suite compris. L’infirmière est venue me voir et m’a dit : ‘On va faire un scanner’. Là, j’ai su que j’avais un cancer », confie la patiente. Elle rencontre ensuite le chirurgien qui lui explique l’intervention à venir : « Quand je me suis retrouvée seule avec lui, c’est la première fois que j’ai pleuré. J’ai compris qu’on allait m’enlever une partie de mon corps, et je me suis sentie très vulnérable ».
Le 9 janvier 2019, l’intervention a lieu et permet de retirer 25 cm du côlon d’Annie et plusieurs ganglions mais les séquelles sont importantes. « Depuis, mon transit est beaucoup plus rapide. Ce qui prenait 6 à 8 heures avant l’opération prend maintenant 2 à 3 heures. J’ai dû adapter mon alimentation pour éviter les douleurs. »
Rémission
La jeune femme est maintenant en rémission de son cancer du côlon et a pu terminer ses études. « Mon école a été géniale : un simple mail suffisait pour justifier mes absences. Et pour les cours, mes amis m’ont énormément soutenu. » Elle a également trouvé du réconfort auprès d’un groupe de jeunes touchés par le cancer.
Aujourd’hui, Annie veut sensibiliser le grand public et faire passer un message de prévention : « Écoutez votre corps, faites confiance à la médecine et surtout, ne négligez pas la prévention. Une simple coloscopie peut tout changer. (…) On ne trouvera peut-être pas un ‘vaccin universel contre le cancer’, mais on peut détecter ces maladies plus tôt et sauver des vies ».