Par

Adrien Filoche

Publié le

27 mai 2025 à 18h19

« On est dégoûté. » Stéphane Bohere, entraîneur historique de section football de l’ASSPT Rouen, ne cache pas son désarroi et évoque « un sentiment d’abandon », tant de la part de l’association que de la municipalité. Le couperet est tombé : la section historique de football de l’ASSPT Rouen, dont nous avions évoqué en janvier 2025 son risque de disparition, vit bel et bien sa dernière saison. En juin prochain, ses membres joueront leurs derniers matchs sous cette bannière, il n’y aura pas de retour sur la pelouse à la rentrée de septembre. Mais alors, que vont devenir les 138 adhérents de la section football de l’ASSPT Rouen ?

Il n’y a plus de terrain pour l’ASSPT

Depuis 2004, les terrains de la Petite-Bouverie, à Saint-Martin-du-Vivier, sur lesquelles s’entraîne la section football de l’ASSPT, ont été rétrocédés à la Ville pour un euro symbolique. C’est donc la municipalité qui attribue les créneaux chaque année.

En partageant les terrains avec le club de football américain et depuis peu avec le FCR, qui vient installer son centre d’entraînement, les créneaux de l’ASSPT ont été rognés à petit feu, jusqu’à disparaître complètement. « On a toujours eu l’espoir d’une création d’un nouveau terrain, mais ce n’est jamais arrivé », déplore Stéphane Bohere.

« On n’a plus de foncier sur la ville. On ne peut pas créer d’autres terrains. On n’a pas de baguette magique », répondait fin janvier 2025 Sarah Vauzelle, adjointe au maire en charge du sport et de la jeunesse.

À Rouen, on a déjà neuf clubs de football. Il faut aussi plus de diversité. Il y a des choix à faire. D’un côté, on a le FCR qui a des besoins d’infrastructures. De l’autre, l’ASSPT, qui n’est pas le club de foot le plus structurant.

Sarah Vauzelle
adjointe au maire en charge du sport et de la jeunesse

« On a essayé d’explorer toutes les solutions possibles. L’arrêt de cette section nous attriste », assure Maud Bethouart, secrétaire générale de l’ASSPT. Et d’ajouter : « Il n’y a pas de rupture de dialogue entre les dirigeants de la section et l’ASSPT ».

De son côté, Didier Rhée, le président de l’ASSPT évoque son souhait de « sortir de cette situation difficile dans les meilleures conditions possibles. On continuera d’accompagner nos adhérents ».

Que vont devenir les 138 adhérents ?

Si la pilule est difficile à avaler pour Stéphane Bohere, il essaye tant bien que mal de garder la face afin de trouver la meilleure alternative pour les 138 membres de la section football.

L’une des solutions, la plus optimiste — et la plus difficilement réalisable — ce serait de recréer un club avec les adhérents. « Nous avons réussi en négociant à conserver notre numéro d’affiliation, ce qui nous permettrait de reformer un club », confie l’entraîneur.

C’est un casse-tête infini…

Stéphane Bohere
entraîneur de la section football de l’ASSPT Rouen

Problème : il faut trouver un terrain disponible, à Rouen ou dans l’agglomération. Et vu le contexte actuel, l’espoir semble mince.

« Il y a aussi une autre solution, c’est de se faire absorber par un autre club en proposant nos niveaux de compétitions. On a quelques contacts. Mais pour le moment, certains veulent juste récupérer certains joueurs », poursuit le coach.

L’avenir des anciens membres de l’ASSPT reste très incertain. Du côté de la direction de l’ASSPT, on assure que l’on explore activement ces deux pistes. « Des négociations sont en cours avec d’autres clubs », souligne le président de l’ASSPT.

Stéphane Bohere, lui, reste dubitatif : « Pour le moment, on ne m’a rien proposé de concret. À cette heure, la totalité de nos adhérents est sur le carreau ».

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