Par

Julien Sournies

Publié le

27 mai 2025 à 17h46

La fin du bail approche à grand pas, et la situation est toujours au point mort autour de la gestion future du stade des Alpes. Le 30 juin prochain, le contrat liant la société Grenoble Alpes Sport (GAS), qui regroupe le FC Grenoble Rugby et le Grenoble Foot 38, à la Métropole, propriétaire de l’enceinte, va expirer et aucun terrain d’entente n’a en effet été trouvé en vue de la saison prochaine. Ce qui a le don d’agacer fortement les présidents des deux clubs principaux de la ville. Explications.

« Nous n’avons jamais eu de réponse concrète »

Pour eux, il est clair que « la société est déficitaire chronique d’année en année. On est sur un déficit cumulé d’environ 1 million d’euros. Ce n’est pas viable ! », s’exaspérait alors Patrick Goffi, président du FCG, dans nos colonnes en février dernier.

Pour pallier ces pertes grandissantes, une nouvelle convention d’occupation des lieux a donc été formulée à la Métropole grenobloise. Dans le détail, la société GAS réclame, entre autres, une diminution par deux des loyers. « Aujourd’hui, nos deux clubs paient chacun 20 000 euros par match. Maintenant, nous, pour la saison prochaine, on veut que loyer passe à 10 000 euros », confie Patrick Goffi à la rédaction.

Seulement, plus de trois mois plus tard, la situation reste inchangée, à en croire le dirigeant. « Malgré tout ce qu’ils peuvent dire, nous n’avons jamais eu de réponse concrète. Ça n’avance pas », se désole le président du club de Pro D2.

À ce stade, la société Grenoble Alpes Sport part sur un dépôt de bilan. On ne peut plus payer ce qu’on doit aujourd’hui.

Patrick Goffi
Président du FC Grenoble Rugby

« On n’est pas là pour combler le déficit de la Métropole »

Pour autant, le club de rugby, dans son cas, ne s’estime pas être des plus gourmands dans sa requête. Loin de là. « Au total, à l’année, on paye 500 000 euros. Quand on prend exemple sur les autres clubs de Pro D2, on paye actuellement environ cinq fois plus cher qu’eux. Ce n’est plus possible », regrette Patrick Goffi.

« Du coup, dans notre nouvelle convention, on ne payerait plus que 250 000 euros, ce qui resterait tout de même encore bien au-dessus des concurrents », analyse le dirigeant du FCG.

En dépit de négociations « périlleuses » jusqu’alors, Patrick Goffi garde espoir. « On va continuer à mettre la pression pour faire valoir les deux sports principaux de Grenoble. Nous sommes comme un couple qui ne peut pas divorcer. En tout cas, l’opposition à la Métropole nous soutien, et si rien ne change d’ici là, il est clair qu’on ne va pas en rester là car on n’est pas là pour combler le déficit de la Métropole », martèle-t-il.

Vers un retour en régie ?

Pour rappel, en cas d’échec dans les pourparlers au sortir de la date fatidique, la gestion du stade se ferait sous forme de régie directe, pilotée par la Métropole. Même si cette issue « n’est pas souhaitée par la société GAS », Patrick Goffi estime que le club aurait une facture beaucoup moins onéreuse.

Dans l’absolu, on est même plutôt d’accord pour un système de régie. Nous avons tout calculé et cela nous reviendrait à environ 5 000 euros par match.

Patrick Goffi
Président du FCG

Un montant qui demeure aux antipodes de celui estimé par Grenoble Alpes Métropole. Contactée par actu Grenoble, Corine Lemariey, fraîchement élue vice-présidente aux sports, annonce en effet un tarif bien plus important. « De notre côté, on a aussi fait le calcul. On facturerait au niveau du prix de revient pour la Métropole et cela leur reviendrait à environ 35 000 euros chacun », précise-t-elle.

« La contribution de la Métropole ne peut pas être infinie »

Concernant les négociations en cours, Corine Lemariey indique qu’elles se « déroulent très sereinement ». Selon elle, les échanges ne progressent pas notamment en raison de « plusieurs désaccords sur des aspects juridiques ».

De surcroît, la nouvelle convention proposée par la société GAS n’est pas du tout en phase avec les moyens dont dispose la collectivité. « Ils veulent une revalorisation qui est autour de 800 000 euros et c’est inenvisageable pour l’heure », relate Corine Lemariey.

Il faut que les clubs entendent que la contribution de la Métropole ne peut pas être infinie. Déjà, il faut savoir que la copie a été revue. Nous leurs avons proposé de prendre en charge l’intégralité des frais d’entretien de la pelouse, ce qui représente 311 000 euros. Sans oublier qu’on verse tout de même pas moins de 2,5 millions d’euros au GAS chaque année.

Corine Lemariey
Vice-présidente aux sports à la Métropole de Grenoble

En tout cas, l’élue rappelle « qu’on préfère rester dans ce mode de gestion. C’est eux qui ont décidé de dénoncer notre dernière convention. Mais si on doit repasser en régie directe, on le fera ». De son côté, Patrick Goffi mise énormément sur la venue du président de Grenoble Alpes Métropole, Christophe Ferrari, au stade des Alpes jeudi soir pour la demi-finale de Pro D2 entre le FCG et Provence Rugby afin de « discuter calmement pour trouver le meilleur des compromis. »

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