Par
Tristan Mahé
Publié le
27 mai 2025 à 17h41
Après une fermeture des débats lors de la dissolution de l’Assemblée nationale, le texte de loi sur l’aide à mourir a été remis sur la table. Le vote de ce texte, défendu par le député Modem Olivier Falorni, est prévu pour ce mardi 27 mai en fin d’après-midi tout comme celui sur les soins palliatifs. La version du texte d’origine avait été modifiée, puis adoptée par les députés en commission.
Depuis 1980, l’association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) souhaite obtenir une loi pour légaliser l’euthanasie, le suicide assisté et assurer un soin de qualité des soins palliatifs. L’ADMD peut compter sur des bénévoles partout en France, comme le Nantais Jacques Orvain, médecin retraité et chercheur membre de l’ADMD Loire-Atlantique depuis trois ans.
Le projet de loi en détails
Pour limiter un maximum de dérives, les critères à remplir pour accéder à ce droit sont précis et nombreux. Le patient doit être majeur ; il doit être français ou résider en France de façon stable et durable ; il doit endurer une souffrance réfractaire aux traitements ou jugée insupportable d’une affection grave et incurable (pronostic vital engagé) qui affecte sa qualité de vie ; il doit émettre personnellement sa volonté de mourir (les personnes dans le coma ne pourront donc pas bénéficier de ce droit).
Une fois toutes les cases cochées, le dossier du patient sera examiné par au moins deux médecins et un soignant. Après validation du dossier, le patient devra lui-même – ou avec l’aide d’un médecin s’il ne se trouve pas en état – s’administrer le produit létal, très probablement par voie orale, et seulement au sein d’un établissement de santé.
74 % des médecins favorables
Cette loi sur la fin de vie, elle concerne autant les citoyens, qui ne souhaitent parfois qu’échapper à cette fatalité douloureuse, que les médecins qui se trouvent en première ligne face à ces cas de conscience.
« Il y a beaucoup de pression sur la profession », affirme Jacques Orvain à actu Nantes. L’association a d’ailleurs commandé en avril 2025 un sondage auprès de l’IFOP. D’après l’étude 74 % des médecins interrogés souhaitent la légalisation de l’aide à mourir.
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Pour le Nantais, il serait important d’assurer des cellules psychologiques pour soutenir les médecins dans cette démarche, comme pour ses confrères en Belgique. « Ce n’est pas quelque chose qu’on fait à la légère. »
Jacques Orvain est médiateur au sein de l’ADMD. Il fait entendre la voix des patients et de leurs proches, membres de l’ADMD, auprès du corps médical.
Selon le chercheur ligérien, entré dans le secteur médical par vocation, tous les médecins n’ont pas la même vision du métier.
Pour certains, ça signifie combattre la mort. Pour d’autres, dont moi, c’est synonyme d’améliorer la qualité de vie du patient.
Jacques Orvain
Bénévole au sein de l’ADMD 44
Le médecin retraité « espère que le texte sur la fin de vie sera adopté », il est d’ailleurs très attentif à l’actualité de ce sujet de société. Militant pour l’aide à mourir, Jacques Orvain n’est pas contre les soins palliatifs. « On n’est pas des acharnés de l’euthanasie. »
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