À 70 ans, Gilles Lépine a vécu l’excitation d’un gamin dans un magasin de jouets en participant au plus gros tournoi de volleyball intérieur en Amérique du Nord.

L’US Open disputé au Centre des congrès de Denver la fin de semaine dernière comptait 53 terrains et 578 équipes s’étaient donné rendez-vous à cet événement annuel qui se promène un peu partout aux États-Unis. Lépine et ses coéquipiers évoluaient dans la catégorie des 70 ans et plus.

Un Québécois réalise un rêve à 70 ans en participant au plus gros tournoi de volleyball en Amérique du Nord

fournie par Gilles Lépine

«Je voulais le voir comme organisateur et le jouer une fois dans ma vie, a raconté Lépine, lundi, avant de prendre son vol de retour. Ça n’avait pas de sens comment j’étais excité. J’ai réalisé un rêve que je ne pensais plus possible. C’était complètement inespéré de disputer un tournoi de ce niveau à mon âge. C’est certainement un de mes plus beaux moments.»

Lépine a été soufflé par l’atmosphère. «C’était une grande, grande fête du volleyball. J’étais comme un enfant dans un magasin de bonbons. L’organisation de tout ça était phénoménale. Et comme joueur, j’en ai eu plein la face.»

Il retrouve ses idoles

À Denver, Lépine a évolué avec certains des meilleurs joueurs de l’histoire canadienne et un collègue qu’il n’avait pas vu depuis 49 ans et qui agissait comme entraîneur.

«Garth Pischke et Gregory Russell étaient pratiquement des idoles pour moi. Ils ont tous les deux participé aux Jeux olympiques de Montréal en 1976 et Pischke était aussi à Los Angeles en 1984 quand le Canada a obtenu le meilleur résultat de son histoire en terminant au quatrième rang. Pendant ses meilleures années, il était parmi les dix meilleurs joueurs au monde.»

«Quant à John Neilson, j’avais travaillé avec lui aux Jeux olympiques de Montréal et je ne l’avais pas revu, de poursuivre Lépine. Nous avions monté le filet pour la finale olympique entre l’URSS et la Pologne dans un Forum rempli. À Denver, nous étions cochambreurs.»

Victoire contre les Américains en finale

C’est Pischke qui a convaincu Lépine de se joindre à l’équipe canadienne. «Au départ, je ne voulais pas y aller, mais Garth m’a persuadé en me disant que nous allions battre les Américains. C’est ce qui est arrivé. C’était bien le fun de battre les Américains. On a battu une équipe de la Californie en finale, une équipe qui voyage partout dans le monde appuyée par un millionnaire. On a perdu un seul set dans tout le tournoi.»

Près de 50 ans plus tard, Lépine a réalisé son rêve de porter le maillot du Canada. «Retenu parmi les espoirs dans mission 1976, je n’avais pas été choisi pour les Jeux et cela avait été une grande frustration à l’époque. J’étais le king au Québec, mais je ne parlais pas anglais. Après toutes ces années, j’ai finalement fait l’équipe canadienne.»

«Frustré sur le coup, ça fait longtemps que je n’ai plus d’amertume, d’ajouter Lépine, qui a été initié au volleyball par ses sœurs à l’âge de 15 ans. Le volleyball a été bon pour moi et m’a permis de voyager partout dans le monde.»

De retour à Québec, Lépine replongera rapidement dans l’organisation de la Ligue des nations qui se déroulera au Centre Vidéotron du 11 au 15 juin. La billetterie ne dérougit pas et le président du comité organisateur anticipe une foule de 12 000 spectateurs pour le match du 14 juin entre le Canada et la France, double championne olympique.