Une estimation de France Assureurs révèle que le violent orage qui s’est abattu le samedi 3 mai a causé de nombreux sinistres, notamment sur les automobiles qui concentrent à elles seules 196 millions d’euros de dommages.
Toitures percées, branches arrachées, capots enfoncés, stations de métro inondées… Le violent orage de grêle qui a frappé l’Île-de-France le samedi 3 mai va coûter aux compagnies d’assurances la bagatelle de 334 millions d’euros, selon une estimation de France Assureurs révélée par Le Parisien et confirmée au Figaro. Un chiffre vertigineux pour un épisode météorologique aussi bref. En cause ? Sa «localisation en zone urbaine», particulièrement vulnérable aux dégâts matériels, explique France Assureurs.
Bien que des dégâts aient aussi été signalés en Champagne, en Lorraine et autour de Lyon, l’Île-de-France a en effet été la zone la plus touchée. En première ligne : les automobiles, qui concentrent à elles seules 196 millions d’euros de dommages, avec plus de 61.000 sinistres déclarés au 21 mai. «Ce coût exorbitant, causé par deux heures de grêle, c’est ce que nous coûtent, en moyenne, les épisodes de grêle en assurance auto sur l’ensemble du territoire national en l’espace de six mois», confie la fédération au Figaro. Les villes concentrent en effet de nombreux véhicules garés en extérieur.
Tous ne seront pas indemnisés
Sur la facture portée par les assureurs, les habitations arrivent en deuxième ligne, avec près de 117 millions d’euros d’indemnisations attendues, devant les biens professionnels (14 millions) et les pertes agricoles (7 millions). Un bilan provisoire, susceptible d’évoluer à mesure que les déclarations affluent. Côté automobile, toutes les victimes ne seront toutefois pas indemnisées : seuls les véhicules couverts par une assurance tous risques ou une garantie «événements climatiques» peuvent espérer un remboursement. Les automobilistes assurés au tiers simple ne bénéficient d’aucune prise en charge, sauf pour les vitres s’ils ont une garantie «bris de glace».
Autre difficulté : les délais de réparation. Le réseau de carrossiers, déjà sous tension, ne pourra absorber une telle vague d’interventions en quelques semaines. «Le réseau de réparateurs n’est pas en capacité d’absorber un tel volume car en parallèle, la vie continue, des personnes ont des accidents, doivent faire réparer leur voiture», explique Sylvain Lagasse, directeur prestataires indemnisation d’Allianz, au Parisien.
Pour tenter de répondre à l’urgence, Allianz a d’ailleurs déployé quatre usines mobiles de débosselage destinées à traiter les véhicules de quelque 2000 assurés. Ces unités mobiles devraient rester en activité entre six et douze mois. Mais assureurs et assurés pourraient n’être pas encore arrivés au bout de leurs peines : l’année 2025 s’annonce salée, tandis que de nouveaux orages de grêle ont provoqué d’importants dégâts en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie le 11 mai. Le montant de ces sinistres reste, pour l’heure, inconnu.